help

Gérer l'annonce du diagnostic

C’est un coup dur…

Si vous devez faire face à un cancer, vos expériences et vos croyances personnelles vous aideront à déterminer ce que ce diagnostic signifie pour vous.
Faire face à toutes les exigences du traitement et à l'idée de la mort peuvent vous amener à examiner vos croyances religieuses, vos valeurs personnelles, familiales et vos priorités dans la vie. Accepter le diagnostic et faire front à la maladie est un défi de tous les jours !
Le diagnostic ne vous touche pas seulement, mais il affecte aussi les membres de votre famille et vos amis. Vous vous interrogez sur les changements qui vont intervenir dans votre vie et dans la leur. Vous pouvez aussi être effondré, étourdi et ressentir des difficultés à écouter, à comprendre ou à vous rappeler ce que l'on vous dit à ce moment là, si votre médecin vous parle d'emblée d'un cancer.
Vous pouvez vous demander à qui et comment en parler. Vous vous sentez dans l'urgence de partager ce diagnostic avec votre entourage mais ne pourrez le faire que lorsqu'ils se sentiront prêts pour cela, ce qui a lieu au bout d'un temps variable. Si vous avez des difficultés à exprimer auprès de votre entourage le flot d’émotions qui peut vous submerger, n’hésitez pas à vous adresser à un spécialiste qui vous aidera à passer ce cap.

L'organisation et le fonctionnement des deux consultations médicales

Le médecin, lors de l'annonce de la maladie, doit disposer d'un dossier complet. Lors de la seconde consultation, l'annonce de la stratégie thérapeutique est faite 
Un compte-rendu de ces consultations doit être rédigé, inséré au dossier, partagé avec les médecins et soignants du réseau impliqués dans la prise en charge du patient, avec son accord, et transmis au médecin traitant.
Le temps consacré à ces consultations doit pouvoir être long. L'utilisation de mots simples et la vérification de sa compréhension sont des éléments indispensables.
Le médecin traitant, avec l'accord du patient, doit être informé rapidement, si ce n'est en temps réel, de l'ensemble de ces éléments. L'envoi d'une lettre type semble particulièrement adapté dans cette situation;

Ce que notre expérience nous a appris...

  • Préparez une liste de questions à poser
  • Demandez à un membre de votre famille ou à un(e) ami(e) de vous accompagner au rendez-vous. Il (elle) peut vous aider à mieux comprendre la situation et à vous permettre d’y faire face.
  • Prenez des notes et demandez de vous épeler les noms qui ne vous sont pas familiers.
  • Demandez à l’équipe soignante de vous expliquer les choses que vous ne comprenez pas bien.
  • Vous ne pouvez pas tout contrôler : concentrez-vous sur ce qu'il vous est possible de changer dans votre vie afin de mieux gérer la situation

Vos réactions peuvent être paradoxales, et c'est normal...

Après un diagnostic de cancer, l'incrédulité, la peur, l'anxiété, la culpabilité, la tristesse, la dépression, et la colère sont des sentiments que vous pouvez ressentir tour à tour.
Chaque patient peut éprouver certains de ces sentiments et chacun doit y faire face selon sa nature.
Le choc est la première émotion créée par un diagnostic de cancer parce que nul n'est préparé à s'entendre dire qu'il a un cancer.
Vous pouvez éprouver un sentiment d'injustice ou douter du diagnostic, si vous ne vous sentez pas malade. La peur du cancer lui-même, du traitement et de ses effets, des douleurs éventuelles sont les plus grandes craintes que les patients et leurs familles éprouvent à l'annonce du diagnostic.
Vous pouvez également éprouver un sentiment de culpabilité de ne pas avoir porté une attention suffisante à des symptômes ou d'avoir, peut-être, agit de façon à augmenter le risque d'avoir la maladie.
Vous pouvez vous poser des questions sur votre environnement professionnel ou familial. Vous pouvez craindre que d'autres membres de votre famille ne développent un cancer. Actuellement on ne sait pas exactement ce qui provoque la plupart des cancers. Seuls un très petit nombre de cancers est héréditaire, ce qui signifie que les membres d'une même famille ont un risque accru, mais non la certitude, de développer un cancer.
Vous pouvez vous sentir triste ou désespéré si le pronostic de la maladie est incertain.
Vous pouvez aussi appréhender le temps que va prendre le traitement dans votre vie. Les sentiments de tristesse dépendent de la personnalité de chacun, de son expérience personnelle ou indirecte du cancer et de sa capacité à faire face à des situations difficiles.
Vous pouvez ressentir de la colère. Certains patients n'extériorisent pas leur colère. Consciemment ou inconsciemment, vous pouvez être tenté d'être en colère ou d'exprimer un sentiment de frustration à l'encontre des membres de votre famille, de vos amis ou enfin contre vos médecins. C'est une réaction normale à vos craintes.
Vous pouvez aussi faire comprendre à votre entourage que vous n'attendez pas d'eux une solution à votre problème.

Quelques pistes...

  • Demandez de l'aide à votre famille, à vos amis ou à d'autres personnes en qui vous avez confiance.
  • L'assistante sociale, le psychologue ou d'autres soignants, ainsi que des groupes de soutien peuvent aussi vous apporter une aide précieuse.
  • Trouvez des façons d'exprimer vos sentiments par la parole ou dans un journal.
  • Octroyez-vous du temps et de l'espace pour vous-même.
  • Marchez ou faites un peu de sport. Demandez l'avis de votre médecin avant de pratiquer un sport ou de l'exercice physique si celui-ci est intensif.
  • Parlez à des patients qui ont eu le même cancer
  • Informez-vous de ce qui a aidé d'autres patients et d'autres familles à vivre avec un cancer.
  • Prenez en considération vos besoins nutritionnels
  • Dégagez le temps nécessaire pour votre besoin de repos et autres soins personnels.
  • Transformez votre cadre de vie afin de créer un environnement plus sain.

 

On peut vivre avec et après le cancer...

Le cancer est une maladie complexe. La part d'incertitude sur l'évolution de la maladie est une source d'inquiétude normale.
La connaissance de la maladie, de son traitement, des possibilités de guérison et de réinsertion sont autant d'éléments qui peuvent permettre de surmonter le choc initial lié à l'annonce du diagnostic.
Bien que les patients ne puissent pas changer le diagnostic, une information précise sur la maladie et son traitement sont des facteurs très importants pour affronter le diagnostic.
L'aide apportée par l'entourage et par l'équipe soignante ainsi que la recherche personnelle d'autres sources de soutien peuvent vous aider à contrôler la situation et à prendre plus sereinement des décisions.
Il est extrêmement important de dominer vos propres craintes au sujet du cancer car votre façon de penser peut influencer grandement votre vision de vous-même, de la vie et vos décisions au sujet du traitement. Si vous vous sentez déprimé en permanence, si vous avez des troubles du sommeil ou des pensées de suicide, vous devez rechercher l'aide d'un spécialiste.
D'autres symptômes comme les crises de larmes permanentes, des crises de panique ou d'intense anxiété nécessitent l'intervention d'un spécialiste. Si vous pensez devoir en avoir le besoin, parlez-en à votre médecin.

Mise à jour

21 novembre 2018