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Les signes et les symptômes

Une maladie aux multiples facettes...

Trois grands types de symptômes, de nature différente, peuvent être évocateurs de la maladie :

  • Des douleurs osseuses d'apparition récente, parfois compliquées de fractures
  • Des anomalies du sang, en particulier une anémie,
  • Des problèmes de fonctionnement des reins
  • Une hypercalcémie
     

 Des manifestations résultant de l’accumulation de plasmocytes malins au niveau de la moelle osseuse et pouvant entraîner :

  • La production et la sécrétion d’une protéine monoclonale dans le sang et/ou les urines
  • Des lésions de l’os environnant la cavité médullaire, siège de l'hématopoïèse
  • Une insuffisance médullaire avec anémie et/ou leucopénie et thrombopénie ;
  • Une immunodépression avec inhibition de la production des immunoglobulines normales et sensibilité accrue aux infections

La fréquences des manifestations cliniques

 

Signes & symptômes possibles et leur fréquence

Protéinurie ~ 100%
Anémie 75 %
Problèmes osseux (déminéralisation, fracture pathologique, perte de taille) 70 %
Douleur osseuse 60 %
Insuffisance rénale 20 %
Hypercalcémie 13 %
Peu ou pas signes 11%

Les signes osseux (70 % des cas) qui amènent parfois à consulter un rhumatologue…

POURQUOI ?

La prolifération monoclonale peut se développer dans n’importe quelle région du corps contenant de la moelle osseuse. Ceci explique, pourquoi les signes osseux sont présents dans 8 cas sur 10 et que le diagnostic est souvent fait par les rhumatologues.
Les manifestations osseuses résultent d'une augmentation de l'activité ostéoclastique (destruction de l'os) au contact des plasmocytes. Il en résulte une augmentation de la résorption osseuse avec ostéolyse diffuse ou multifocale.

QUELS SIGNES

Des douleurs osseuses
Il s'agit, assez fréquemment, d'un mal de dos ou de lombalgies ou, parfois, d'épisodes de sciatique qui sont révélateurs de la maladie.
Ces douleurs sont fixes et parfois intenses.

Une fracture pathologique
Elle affecte les côtes, le sternum ou le rachis à l’occasion d’un traumatisme minime. Dans ce cas, les médecins parlent de fracture pathologique qui est retrouvée dans environ un tiers des cas.

Parfois, l’apparition de déformations osseuses
Elles se traduisent par une voussure. Elles peuvent être repérées au niveau d’une côte, du crâne, du sternum, d’une clavicule, de l’épaule, du bassin osseux.

Les anomalies du sang qui amènent parfois à consulter un hématologue…

POURQUOI ?

Les plasmocytes malins se développent dans la moelle osseuse et peuvent « étouffer » les cellules normales. Dans ce cas, la maladie peut se manifester par une insuffisance de production des éléments figurés du sang, comme les globules rouges ou les plaquettes.

QUELS SIGNES ?

Une anémie qui peut se traduire par de la fatigue, de la pâleur ou de l’essoufflement.  
Des saignements, comme une épistaxis, des saignements de gencives (gingivorragies) ou un purpura, secondaires à un manque de plaquettes (thrombopénie) ou à une amylose.

DES INFECTIONS À RÉPÉTITION…

Elles ne sont pas rares car le système immunitaire ne fonctionne pas normalement.
La susceptibilité aux infections bactériennes à  germes encapsulés, principalement pulmonaire, est favorisée par le déficit de l’immunité humorale spécifique, la chimiothérapie et les fractures de côtes (diminution de l'ampliation respiratoire favorisant les infections respiratoires).

UN SYNDROME D'HYPERVISCOSITÉ

Pourquoi ?
Certaines immunoglobulines monoclonales, le plus souvent des IgM, en raison de leur concentration élevée, mais aussi pour des raisons biochimiques (polymérisation, ...) sont responsables d'un syndrome clinique d'hyperviscosité qui est donc plus fréquent dans la maladie de Waldenström. Il se manifeste par  des :

  • Des saignements anormaux notamment purpura ou des hémorragies muqueuses
  • Des bourdonnements d'oreille
  • Des perturbations de la vision avec, à l'examen ophtalmologique, des dilatations ou segmentations des veines rétiniennes, des hémorragies rétiniennes et parfois œdème papillaire
  • Des troubles neurologiques associés à des vertiges, des pertes de connaissance, une somnolence et parfois convulsions
  • Une dyspnée (essoufflement) par distension du lit capillaire pulmonaire.
     

 Le traitement
Il peut nécessiter un traitement d’urgence comme une plasmaphérèse (épuration du sang).
La surveillance de la viscosité sérique dans ces cas permet de suivre l'évolution sous traitement. Si le sérum présente une cryoglobuline, la mesure doit être faite à + 37°C (étuve) pour que le résultat soit correct.

LES CRYOGLOBULINES

Ce sont un groupe particulier d'anticorps (immunoglobulines) ayant la propriété de précipiter lorsque la température est inférieure à 37°C.

Les manifestations rénales peuvent vous conduire chez le néphrologue…

POURQUOI ?

En raison de la présence d'importantes quantités de protéines (chaines légères d'immunoglobulines) dans le sang, le rein, chargé de leur élimination, ne peut plus le faire. Les médecins, dans ce cas parlent de rein myélomateux.


LES CONSÉQUENCES

De l’albumine dans les urines (protéinurie)
C'est fréquent, en particulier si cette protéine est thermolabile (disparaît lorsque les urines sont chauffées). Dans ce cas il s’agit d’une protéine dite de Bence Jones constituée de chaînes légères d'immunoglobulines.

Une insuffisance rénale
C'est la diminution de la capacité du rein à jouer son rôle d’émonctoire.
L’insuffisance rénale a des causes multiples, comme par exemple, une amylose, une précipitation dans le rein (tubulaires) des chaînes légères d’immunoglobulines.
Elle peut être diagnostiquée à l’occasion d’examen de sang et d’urine.
Les différentes présentations de l'insuffisance rénale 

  • Une néphropathie tubulo-interstitielle avec cylindres, caractéristique du rein myélomateux
  • Une néphropathie par dépôts (glomérulaires et/ou tubulo-interstitiels)
    • Dépôts de fibrilles d'amylose de type AL (amylose constituée de chaînes légères entières ou de fragments de chaînes légères d’immunoglobuline monoclonal)
    • Dépôts non fibrillaires de chaînes légères le plus souvent, rarement de chaînes lourdes ou d'immunoglobuline entière (maladie de Randall)

D'autres manifestations sont possibles...

DES SIGNES GÉNÉRAUX

Ce sont des manifestations témoignant du retentissement de la maladie sur l’ensemble de l’organisme, sans aucune caractéristique d’organe. Il s'agit de la perte d’appétit (anorexie), d'une fatigue pathologie ou asthénie, d'un amaigrissement et de la fièvre.
Une altération de l'état général qui se traduit par une asthénie, une anorexie et un amaigrissement, non désiré.

DES TROUBLES NEUROLOGIQUES

Ils sont la conséquence des localisations osseuses de la maladie et/ou de l’amylose. Les manifestations sont variables.

  • Une compression d’une racine d’un nerf (radiculaire) ou de la moelle épinière (compression médullaire) peut se traduire au début par des douleurs de type sciatique puis, plus tardivement par une paralysie.
  • Une neuropathie périphérique (des nerfs) qui est liée à l'immunoglobuline monoclonale ou à l'amylose.
     

UNE AMYLOSE

Définition
L'amylose caractérisée par la présence d'un matériel homogène, extra-cellulaire amorphe, repérable en microscopie optique. Il est caractérisé par une biréfringence vert-jaune après coloration au rouge Congo et examen au microscope à lumière polarisée. Au microscope électronique, sa structure est fibrillaire.
Elle provient de la précipitation dans les tissus de protéines de petit poids moléculaire, déposées en excès. Ces dépôts extracellulaires peuvent ne toucher qu’un organe (amylose localisée parfois sous forme d’une masse unique) ou plusieurs organes (amylose généralisée qui peut mettre en jeu le pronostic vital).
Les organes préférentiellement atteints dépendent du type d’amylose.

La symptomatologie
Elle dépend des organes atteints et de l’importance des dépôts :

  • Rein : protéinurie, syndrome néphrotique, et insuffisance rénale ;
  • Cœur : insuffisance cardiaque, troubles du rythme et de la conduction ;
  • Foie : cholestase
  • Nerfs : neuropathies
     

 UNE HYPERCALCÉMIE

Elle est liée à l’importance de l’atteinte osseuse. Ses principales manifestations cliniques sont digestives, neurologiques, cardio-vasculaires et métaboliques.

Les cinq symptômes d'alerte à ne pas négliger après 60 ans

  1. Douleurs osseuses avec ou sans fracture pathologique 
  2. Fatigue inexpliquée
  3. Pâleur, essoufflement
  4. Protéinurie (albumine dans les urines)
  5. Amaigrissement 

Mise à jour

31 décembre 2023