AVENIR
Le traitement par HIFU
EN BREF..
Le traitement par HIFU (High-intensity focused ultrasound) est une nouvelle option thérapeutique qui utilise les ultrasons pour détruire le tissu tumoral.
C'est un traitement peu invasif en une session, répétable si nécessaire, avec une courte durée d'hospitalisation et peu d'effets indésirables. De plus, en cas de résultat incomplet, les autres options restent possibles.
LA MÉTHODE
Une sonde à ultrasons, placée dans le rectum émet un faisceau d'ultrasons convergents de haute intensité.
A l'endroit où les ultrasons se concentrent (point focal), l'absorption du faisceau d’ultrasons crée une élévation soudaine de la température, entre 85 et 100°C qui détruit les cellules situées dans la zone cible. La brièveté du phénomène évite la diffusion de la chaleur autour du point focal. La destruction est liée à une nécrose de coagulation, une cavitation et une élévation thermique.
La zone cible détruite mesure de 19 à 24 mm de haut par 2 mm de diamètre. En répétant les tirs, et en déplaçant le point focal entre chaque tir, il est possible de détruire un volume qui inclut la totalité de la glande prostatique.
Le tissu nécrosé s’évacue par l’urètre qui a préalablement été désobstrué par une résection endoscopique de la prostate.
Quelles sont les indications actuelles de l'HIFU ?
COMME TRAITEMENT CURATIF
Ce traitement s'adresse préférentiellement aux patients âgés de plus de 70 ans. Ce traitement à titre curatif, est proposé à partir des critères suivants :
- Une tumeur T1 ou T2, N0, M0
- Un score de Gleason ≤ 7
- PSA < 15 ng/ml
- Un volume prostatique < 50 cc
- Un volume tumoral limité : moins de 4 zones prostatiques atteintes sur 6
Ce traitement peut vous être proposé, si une prostatectomie radicale n’est pas souhaitable, en raison de votre âge, de votre état général ou de l’existence de maladies associées ou si vous ne souhaitez pas être opéré.
EN CAS DE RÉCIDIVE
C'est une option après un traitement de première ligne, en cas de récidive locale de la maladie.
Il peut aussi être proposé en cas de récidive après une radiothérapie externe ou une prostatectomie radicale, comme traitement dit de "sauvetage".
Le traitement peut être utilisé chez les patients présentant une récidive locale, prouvée, sans métastases, après radiothérapie externe. La récidive doit être prouvée par des biopsies.
Le risque d'effet indésirable est plus élevé que chez les patients traités en première intention, incontinence modérée ou sévère dans 20 % des cas et/ou sténose de l'urètre prostatique dans 16 % des cas.
En pratique, l'HIFU
LA SESSION….
Pratiquement pour vous...
Vous arriverez la veille à l’hôpital. Le traitement se déroule, le lendemain matin, sous anesthésie générale ou locorégionale (rachianesthésie).
Vous serez couché en chien de fusil sur le côté droit. Comme une stricte immobilité est nécessaire pendant le traitement, on vous administrera un calmant.
Le chirurgien introduit la sonde dans le rectum après l'avoir enduite de gel échographique et remplit le ballon de latex avec du liquide de couplage anti-cavitation qui permet de maintenir une température constante de la paroi rectale pendant toute la durée du traitement.
Le chirurgien repère les limites de la prostate et définit sur l'écran de contrôle la zone qu'il souhaite traiter. Le traitement peut alors démarrer, et 400 à 600 tirs sont généralement effectués pour traiter le volume précédemment défini.
Le traitement
Pour réduire au maximum la durée du sondage post-traitement, une résection endoscopique à minima est réalisée immédiatement avant le traitement par ultrasons (au cours de la même anesthésie). Chez les patients porteurs de prostate très volumineuse la résection endoscopique est réalisée environ 3 mois avant le traitement pour réduire le volume de la prostate.
Il dure 1 à 3 heures selon le volume de la prostate, se termine par la mise en place temporaire d'une sonde urinaire car un œdème de la prostate se produit immédiatement après le traitement ce qui pourrait conduire à une rétention des urines. La sonde est retirée au bout de 3 à 8 jours, selon les cas.
LES SUITES IMMÉDIATES…
L'hospitalisation ne dure que 2 à 3 jours, la sortie étant autorisée avec une sonde à demeure pendant encore une semaine.
Un traitement antibiotique peut être prescrit, pendant 8 semaines, pour éviter la survenue d'une infection urinaire. Si une infection urinaire est décelée, votre médecin traitant vous prescrira un traitement antibiotique adapté aux germes présents dans les urines.
LES EFFETS SECONDAIRES POSSIBLES
Dans les jours suivants la procédure, vous pourrez ressentir un certain inconfort urinaire. Les incidents les plus fréquents sont :
- Un petit saignement, en début de miction, parfois élimination de débris nécrotiques, avec des peaux dans les urines
- Un besoin d’uriner plus fréquent et parfois avec des envies pressantes
- Parfois des fuites d'urine lors d'effort ou à la toux pour lesquelles un traitement spécifique peut être prescrit
- Une infection avec fièvre est rare mais possible.
Des rétrécissements de l'urètre intraprostatique (sténose) peuvent survenir dans les mois qui suivent le traitement. Ils peuvent nécessiter un geste par voie endoscopique (urétrotomie) pour rétablir la perméabilité normale de l'urètre comprimé par la fibrose qui remplace le tissu prostatique détruit.
LES RÉSULTATS...
Le traitement par HIFU permet de traiter correctement les malades remplissant les critères de sélection et porteurs de cancers unilatéraux dans environ 80 % des cas selon une étude récente.
Le retentissement urinaire et sexuel est faible et ne concerne que moins de 20 % des patients.
SURVEILLANCE A LONG TERME
Une simple surveillance du PSA tous les 3 mois est suffisante.
Six mois après le traitement, des biopsies de contrôle peuvent être réalisées sous anesthésie locale.
Il existe un foyer résiduel
Dans 10 à 15 % des cas, un foyer résiduel est décelé et une seconde séance sera réalisée après un intervalle de 6 mois après la séance initiale. Si un cancer résiduel persiste, après la seconde session, une radiothérapie externe adjuvante sera proposée.
Le PSA grimpe...
Si les biopsies sont négatives mais que le PSA s'élève, il peut s'agir d'un cancer à un stade plus évolué nécessitant un tra
Les autres techniques en cours d'évaluation
LA CRYOTHÉRAPIE
Cette technique consiste à refroidir la tumeur à -40°C à l'aide d'électrodes (cryodes).
Les résultats de cette technique à long terme sont en cours d'évaluation.
LA THÉRAPIE PHOTODYNAMIQUE
Cette technique est basée sur l'activation par un laser d'un produit injecté préalablement dans le sang. Ceci entraine une thrombose vasculaire et donc un infarctus de la tumeur.
Mise à jour
2 septembre 2016