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Thérapies ciblées et immunothérapie

Les thérapies ciblées, en bref...

UNE DÉFINITION PARMI D'AUTRES...

Les thérapies dites ciblées désignent des médicaments dirigés contre des cibles moléculaires : récepteurs, gènes ou protéines impliquées dans les voies de signalisation intracellulaires jouant un rôle dans la transformation des cellules en cellules cancéreuses ou dans le développement des tumeurs malignes.
Par opposition aux médicaments de chimiothérapie traditionnelle qui s’opposent, globalement, à la multiplication des cellules, les médicaments de chimiothérapie ciblée visent les mécanismes intimes de la cancérisation des cellules.

LES CIBLES POTENTIELLES
Différentes options sont théoriquement possibles au niveau de la cellule tumorale

  • Les inhibiteurs du signal de transduction : du facteur de croissance épidermique EGF (Epidermal Growth Factor), comme la famille HER : EGFR , HER2… ou de la voie intracellulaire : KIT, RAS, MAPK, PI3K ou d'autres voies...
  • Les inhibiteurs du cycle cellulaire
  • Les modulateurs de l’apoptose ...


D'autres approches ciblent l'environnement cellulaire comme les agents anti-angiogéniques, par exemple...

En première ligne

NEXAVAR™ (SORAFENIB)

Ce médicament est actif par voie orale qui est un inhibiteur multikinase du récepteur du facteur de croissance vasculaire (VEGFR), du PDGFR et du c-Kit.
Cette molécule a démontré in vitro et in vivo des propriétés à la fois antiprolifératives et anti-angiogéniques. L'étude SHARP et celle conduite en Asie, portant sur plus de 1000 malades présentant un cancer du foie évolué, ont toutes deux montré une augmentation, sous traitement, très significative de la survie et du temps sans progression de la maladie.
Le médicament est indiqué dans le traitement du carcinome hépatocellulaire est première ligne.
La dose recommandée chez l’adulte est de 400 mg, soit 2 comprimés de 200 mg, à prendre deux fois par jour en dehors des repas. Le traitement doit être poursuivi tant qu’un bénéfice clinique est observé ou jusqu’à la survenue d’une toxicité inacceptable.
Si une chirurgie est envisagée, le traitement sera arrêté au moins 15 jours avant l'opération.
Durant le traitement, on peut observer, assez souvent, des problèmes dermatologiques, rashs cutanés et surtout un syndrome mains-pieds. Ce dernier sera anticipé par l'équipe soignante, et on vous indiquera les moyens pour y faire face , port de chaussettes en coton et de chaussures légères, traitement de l'hyperkératose par une pédicure et utilisation de savon doux. Par ailleurs, les effets indésirables suivants ont été rapporté avec l'utilisation de cette molécule

  • De la fatigue
  • Des syndromes mains-pieds
  • Des diarrhées et mucites
  • Une augmentation de la tension artérielle
  • Parfois des retards de cicatrisation et des hémorragies
     

LENVIMA™ (LENVATINIB)

C'est un inhibiteur des récepteurs 1 à 3 du VEGF, des récepteurs 1 à 4 du FGF, du récepteur α du PDGF, de RET et de KIT.
Il a montré une efficacité équivalente au sorafenib mais une supériorité en terme de survie sans progression.
 Il est homologué en monothérapie pour le traitement du carcinome hépatocellulaire (CHC) avancé ou non résécable lorsque les patients n’ont pas reçu de traitement systémique antérieur.
La dose quotidienne recommandée est de 8 mg (deux gélules de 4 mg) une fois par jour
Les effets indésirables les plus courants sont l’hypertension (42%), la diarrhée (39%), la diminution de l'appétit (34%), la perte de poids (31%) et la fatigue (30%).

En seconde ligne

Stivarga™ (régorafénib)

C'est un inhibiteur de VEGFR1-3, c-Kit, TIE-2, PDGFR-β, FGFR-1, RAF-1, BRAF, p38.
Il est homologué à la dose de 160 mg/jour trois semaines sur quatre, pour le traitement du cancer primitif du foie chez des patients Child A après échec du sorafénib.
Les principaux effets indésirables sont représentés par l’hypertension artérielle le syndrome pied-main et la diarrhée.

Cabometyx™ (cabozantinib)

C'est un inhibiteur de tyrosine kinases à cibles multiples : les récepteurs du facteur de croissance hépatique (hepatocyte growth factor receptor - HGFR) ou c-Met, le récepteur à activité tyrosine kinase AXL (en) et le récepteur du facteur de croissance de l’endothélium vasculaire VEGFR-2.
Ce médicament est homologué en monothérapie dans le traitement du carcinome hépatocellulaire (CHC) chez les patients  traités antérieurement par le sorafénib.
La dose quotidienne est de 60 mg en une seule prise quotidienne.
Les principaux effets indésirables sont représentés par le syndrome pied-main, la diarrhée, l’hypertension artérielle et l’asthénie. 

Cyramza™ (ramucirumab)

C'est un médicament anti-angiogénique. En plus de ses indications pour le traitement des cancers de l'estomac, il est homologué pour le traitement de seconde intention du cancer du foie chez les patients dont le taux d’alpha-fœtoprotéine (AFP) à l’inclusion est supérieur ou égal à 400 ng/ml, dont la fonction hépatique est bien préservée.

 

@Pour en savoir plus aller à l'onglet AVENIR

L'immunothérapie ciblée

L'IMMUNOTHERAPIE CIBLEE

L’immunothérapie agit sur le système immunitaire pour lutter contre la maladie. Dans le cas du cancer, elle ne s’attaque pas directement à la tumeur, mais stimule les cellules immunitaires impliquées dans la reconnaissance et la destruction des cellules tumorales. 
Les inhibiteurs des points de contrôle immunitaires lèvent les mécanismes d’inhibition du système immunitaire induits par la tumeur. Ainsi, ipilimumab peut inhiber l’interaction moléculaire entre les cellules dendritiques et les lymphocytes T (interaction entre CTL4A et B7.1–2), qui bloque la réponse immunitaire dans certains cancers comme le mélanome. D’autres anticorps, dont le pembrolizumab, le nivolumab, l’atezolizumab, le durvalumab ou encore l’avelumab bloquent l’interaction PDL1/PD1 entre les cellules tumorales et les lymphocytes T, qui rend les premières invisibles aux yeux des seconds.
 

POUR  LE TRAITEMENT DU CANCER DU FOIE

L’association de l'atézolizumab (Tecentriq™), un inhibiteur du ligand du PD1 (PDL1) avec le bévacizumab (Avastin™ ou biosimilaires), un anti-angiogénique est homologuée en France dans le traitement du carcinome hépatocellulaire avancé ou non résécable, n’ayant pas reçu de traitement systémique antérieur uniquement chez les patients avec une fonction hépatique préservée (stade Child-Pugh A), un score de performance jugeant l'état général, ECOG 0 ou 1, et non éligibles aux traitements locorégionaux ou en échec à l’un de ces traitements.
Elle est maintenant recommandée dans le cadre du traitement de première intention des patients atteints d’une tumeur avancée du foie.
La posologie est composée de l'atézolizumab 1200 mg toutes les 3 semaines associé au bévacizumab 15 mg/kg toutes les 3 semaines. Ce traitement nécessite une surveillance stricte en raison de problèmes de tolérance.

DEMAIN...

Environ 30 % des patients atteints d'un carcinome hépatocellulaire sont traités par une résection ou une ablation locale. Dans cette situation, le risque de récidive à 3 ans est estimé à environ 40 %. Les facteurs de risque sont, la taille de la tumeur principale, l'envahissement microvasculaire et à un faible degré de différenciation des cellules tumorales.
Dans un essai récent l’administration comme traitement adjuvant d’atézolizumab plus bevacizumab améliore significativement la survie sans récidive. 

Mise à jour

18 janvier 2024