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Vous aidez à arrêter

LA SUBSTITUTION NICOTINIQUE

Un progrès
Les substituants nicotiniques ont été introduits sur le marché, sous forme de gommes à mâcher, en 1987 et sous forme de timbres, en 1992.
Ces substituants ont transformé l’approche de l’aide à l’arrêt du tabac, en permettant des sevrages plus confortables et plus faciles, ce d’autant que maintenant il n’existe plus de contre indication chez la femme enceinte et chez le patient cardiaque, même dans les suites immédiates d'un infarctus du myocarde.
La nicotine inhalée
La nicotine inhalée par la fumée a un effet « shoot » qui est responsable de la dépendance. C'est une drogue psychoactive dont les effets positifs sont variables d’un fumeur à l’autre, plaisir, gestion du stress, effet antidépresseur, contrôle de l’alimentation, concentration intellectuelle… et que le fumeur s’habitue à gérer les moments de sa vie quotidienne avec la cigarette, renforçant ainsi sa dépendance physique et comportementale.
Elle met 7 secondes pour passer des alvéoles pulmonaires au cerveau soit deux fois plus rapidement qu’une injection intraveineuse ! De ce fait, lorsque vous fumez vous vous faites environ une dizaine de shoots par cigarette qui entretiennent la dépendance.
Les conséquences...
Ce n'est pas le cas des substituants nicotiniques, quelque soit le mode de substitution. Les formulations commercialisées délivrent de la nicotine à un rythme beaucoup plus lent car l’absorption se fait à travers les muqueuses, pour les gommes et l'inhalateur, ou de la peau, pour les timbres.

Les modalités de la substitution nicotinique

LES TIMBRES (PATCHS)
Ce qui est disponible
Les timbres, appelés dispositifs transdermiques, délivrent une quantité contrôlée de nicotine à travers la peau de l’ordre de 1 mg par heure, qu’il s’agisse de timbres de 16 ou 24 heures. Trois dosages sont disponibles, ce qui permet d’ajuster la posologie en fonction du degré de dépendance pharmacologique.
 
  • Les timbres actifs 24 heures sont dosés à 21, 14 et 7 mg (Nicopatch™, Nicotinell™, Niquitin™, etc.)
  • Les timbres actifs 16 heures sont dosés à 15, 10 et 5 mg (Nicorette™ patch sécable, etc.)
     
Le pour et le contre...
L’avantage théorique des patchs de 24 heures portés la nuit est de laisser persister une nicotinémie matinale permettant de contrôler l’envie dès le réveil du fumeur dépendant. Cependant, ils provoquent parfois des troubles du sommeil liés à l’action stimulatrice de la nicotine pendant la nuit qui se traduisent par un endormissement normal mais un sommeil de la deuxième partie de nuit haché, et une activité onirique importante.

L’allergie cutanée au timbre est possible et est n'est pas exceptionnelle, surtout l’été. La tolérance cutanée peut être améliorée en changeant d’emplacement tous les jours, et en nettoyant la colle résiduelle. Dans certains cas, lors de démangeaisons importantes, ion peut avoir recours à une crème corticoïde ou à des médicaments antihistaminiques. On  peut, aussi, changer de marque de timbre car la réaction cutanée est liée au gel où est stockée la nicotine.

LES  FORMES ORALES
Les gommes
Elles ne doivent pas être mâchées comme un chewing-gum mais être légèrement croquées quelques secondes et maintenues entre la joue et la gencive pour réduire la salivation. Deux dosages sont disponibles :
  • Les gommes à 2 mg qui délivrent 0,8 à 1 mg de nicotine
  • Les gommes à 4 mg qui délivrent 1,2 à 1,4 mg de nicotine
     
Les tablettes sublinguales
Ce sont de petites pastilles à laisser fondre sous la langue, délivrant environ la même quantité de nicotine que les gommes à 2 mg.
Les pastilles à sucer
Elles présentent l’avantage d’une diffusion lente et régulière et d’une très bonne acceptabilité. Elles sont dosées, selon les marques, à 1, 1,5, 2 ou 4 mg.
Dans tous les cas, il faut toujours commencer le sevrage par les substituts nicotiniques oraux faiblement dosés puis passer à 4 mg en cas d’inefficacité.

L’INHALATEUR
Il se présente sous la forme d’un tube contenant une cartouche poreuse imprégnée de nicotine : la nicotine n’étant pas chauffée, elle est entraînée par le flux d’air qui traverse l’inhalateur sous forme de gouttelettes qui sont trop grosses pour atteindre les poumons et se déposent dans la bouche où la nicotine est absorbée.

EN PRATIQUE POUR VOUS...
Le médecin peut associer au timbre d’autres formes de substituants nicotiniques, orales ou inhalateur. Ces autres formes dont la distribution dans le corps, ou cinétique, est différente de celle du timbre, permettent d’obtenir des pics de nicotine qui, en cas d’envie impérieuse, soulagent rapidement la sensation de manque. Le tableau ci-dessous résume les recommandations de l'INPES.

Les subsitus nicontiniques

 

Fume après le lever < 10 cigarettes/j 11-20 21-31 > 30
> 1 heure Rien ou nicotine orale Formes orales et/ou timbre moyen Timbre grand et/ou formes orales Timbre grand ± formes orales
30 à 60 mn. Formes orales Timbre moyen ou grand et/ou formes orales Timbre grand ± formes orales Timbre grand et formes orales
< 30 min. Timbre (moyen) ou 
formes orales
Timbre moyen ou grand ± formes orales Timbre grand et formes orales Timbre grand et moyen et formes orales
< 5 min. Timbre (moyen)± 
formes orales
Timbre grand et formes orales Timbre moyen ± rand et formes orales Timbre grand et moyen et formes orales

 

Les autres modalités

LES ANTIDÉPRESSEURS

Dans toutes les dépendances, les troubles de l’humeur sont fréquents et la substance, dans le cas présent la nicotine, peut être utilisée comme une sorte d'automédication  visant à réduire un état de mal-être.
Chez certains fumeurs, l’arrêt du tabac est suivi d’un syndrome dépressif plus ou moins important qui disparaît soit avec la reprise de la cigarette, soit en associant à la substitution nicontinique un traitement antidépresseur qui permet d’obtenir un sevrage plus confortable.

C'est une molécule au mécanisme d'action complexe et aux propriétés antidépressives.
A dose progressive, en débutant à 150 mg le matin, ce traitement est efficace.
Il existe de contre-indication à son utilisation, en particulier en cas d'épilepsie.
 

C'est un médicament récent qui a été commercialisé en 2007. Cette nouvelle molécule  est dérivée de la cytisine qui est extraite de Laburnum anagyroides et d'autres légumineuses. C'est un agoniste des récepteurs neuronaux nicotiniques de l'acétylcholine, à effet ganglioplégique, comme la nicotine.
Cette molécule provoque un soulagement du besoin de fumer et des symptômes de manque.
Elle a aussi un effet antagoniste en empêchant la liaison de la nicotine au récepteur, diminuant ainsi les effets de récompense et de renforcement de plaisir associés au tabac.
Elle est indiquée dans le sevrage tabagique de l’adulte. Le traitement doit être maintenu au moins 3 mois.
En pratique...
Vous devez choisir une date pour arrêter de fumer. Vous débutez le traitement 1 à 2  semaines avant cette date. La dose doit être progressive, selon le schéma suivant :
  • De J1 à J3 0,5 mg, le matin
  • De J4 à J7 0,5 mg le matin et soir
  • A partir de J8,  1 mg matin et soir
Le maximum d'arrêts est observé vers la sixième semaine.
Les effets indésirables surviennent en général au cours de la première semaine de traitement, d’intensité variable, cessant souvent spontanément au bout de quelques jours. Les plus fréquents sont les nausées, les céphalées, les rêves étranges et les insomnies et les états dépressifs.

LES MÉTHODES NON MÉDICAMENTEUSES

Des succès on été obtenus avec l'acupuncture, l'homéopathie, la phytothérapie, l'hypnose, l'auriculothérapie et les cigarettes électroniques.
Les autres méthodes ne sont pas associées avec des résultats probants.

EFFETS SECONDAIRES DU SEVRAGE TABAGIQUE

LA PRISE DE POIDS

Le fumeur est en général en sous poids de 0 à 3 kg. À l’arrêt du tabac, il y a donc possibilité de rattrapage voire plus. La nicotine augmente les dépenses caloriques et le sevrage va, quant à lui, les diminuer. De ce fait, les médecins conseillent d’avoir ou de reprendre une activité physique régulière mais dosée.
La nicotine augmente la lipolyse et le sevrage va entraîner un stockage des graisses. De ce fait, on vous conseillera de limiter l’apport en graisses saturées.
La nicotine possède un effet indirect hypoglycémiant avec un effet coupe faim. De ce fait, le sevrage risque d’augmenter l’appétit !

AUTRES PROBLÈMES

Les grands fumeurs peuvent observer durant le sevrage un ou plusieurs des effets secondaires suivant :

  • Une réaction dépressive
  • Des troubles de la concentration
  • Une insomnie
  • Une constipation, fréquemment
  • Des réactions allergiques aux timbres

La prise en charge par l'Assurance Maladie, pour la France

Depuis 2017, le CHAMPIX™ (varénicline), agoniste partiel des récepteurs nicotiniques cérébraux est remboursable à 65 % par l'Assurance maladie en seconde ligne après les substituts nicotiniques.

Depuis le 1er janvier 2019, les substituts nicotiniques sont remboursés sur prescription à 65 % par l’Assurance Maladie obligatoire.
IMPORTNT, le forfait d’aide au sevrage tabagique de 150 € par an n’existe plus.

 

Mise à jour

21 août 2022