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L'impact de la maladie l'état général

SIGNES D’ALARME DES  PRINCIPAUX CANCERS

Peau (mélanome)
Modification taille et couleur d’un grain de beauté, desquamation, suintement démangeaisons, douleur

Colon/ rectum
Saignement rectal, selles sanglantes (rectorragies), modification du transit

Vessie / prostate
Mictions fréquentes, urines sanglantes (hématurie), jet faible ou interrompu, douleurs dans la région pelvienne, aine ou en bas du dos

Sein
Une "boule", épaississement œdème ou modification de la texture du tissu mammaire

Utérus ( et col)
Saignements vaginaux non liés au cycle menstruel (métrorragies) et secrétions inhabituelles

Pancréas
Peu de signes précoces sauf douleur abdominale prolongée et problèmes digestifs

Poumon
Toux lancinante, crachats sanglants (hémoptysie), douleur thoracique, pneumonie (infection respiratoire) ou bronchite récidivante

Gorge / larynx
Lésion buccale qui ne guérit pas, boule dans la gorge, voix rauque, difficulté à déglutir ou à mâcher

Leucémies et lymphomes
Fatigue, pâleur, perte de poids, infections à répétition, hématomes, ganglions enflés, hématomes, sueurs nocturnes, fièvre

LES MANIFESTATIONS GÉNÉRALES DU CANCER

Il est très important de prendre en compte les manifestations suivantes qui peuvent constituer des signaux d'alarme :

  • Une fatigue non expliquée, récente
  • Une altération brusque de l'état général
  • Un amaigrissement de plus de 5 kg du poids du corps en 6 mois ou de plus de 3 kg en un mois
  • Une fièvre plus de 38°C, sans raison apparente
  • Un syndrome inflammatoire
  • Une augmentation du taux de calcium dans le sang (hypercalcémie) à l’occasion d’une prise de sang

LA FATIGUE

LE CONTEXTE

Chacun d’entre nous éprouve, à un moment de sa vie, de la fatigue contre laquelle il existe un remède simple qui est une bonne nuit de sommeil.
La fatigue ressentie par un patient cancéreux est beaucoup plus forte et ne disparaît pas avec le sommeil. Pour accomplir les simples tâches habituelles, le patient doit fournir un effort qui rend ces activités pénibles.

Diverses études suggèrent que le type de cancer dont on est atteint et sa localisation peuvent influencer la fatigue ressentie, la tumeur peut, par exemple, perturber l’arrivée du sang dans un organe ou un tissu donné avec pour conséquence, un apport insuffisant en oxygène et en sucre dont les cellules ont besoin pour maintenir une activité normale. Toutes ses anomalies se traduiront d’une façon ou d’une autre par de la fatigue.
La fatigue, associée au cancer et à son traitement, à récemment été incluse dans la classification Internationale des Maladies publiée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

L’ASTHÉNIE

Définition
C'est une sensation subjective de fatigue anormale, généralement chronique, sans cause immédiate (absence d'effort ou effort minime), non améliorée par le repos et significative.
Elle peut être, physique et l'asthénie prédomine le soir ou en fin d'après-midi et/ou psychique dont l'asthénie prédomine généralement le matin et est  souvent associée à des symptômes de types psychologiques.
Il faut savoir que les médecins, surtout en cancérologie, utilisent indifféremment les deux termes, asthénie et fatigue.

Le déconditionnement
Encore appelé "désadaptation à l'effort, ce terme désigne la diminution des capacités physiques et/ou psychologiques, affectant la vie quotidienne, résultant d'une inactivité prolongée.

LA OU LES CAUSES

Le médecin vérifiera les points suivants :
Il exclura une douleur insuffisamment traitée (localisation – nature et intensité) et évaluera l’utilisation des analgésiques prescrits.
Il vérifiera l’absence d'une anémie (diminution du taux de globules rouges dans le sang).
Il exclura, aussi, une hémorragie occulte, une carence alimentaire, une insuffisance en fer….

Il s’assurera que vous n’avez pas un état dépressif associé car il faut éliminer une dépression préalable au traitement et  identifier rapidement une dépression

Si dépression il y a, il est indispensable d’évaluer l’utilisation de médicaments antidépresseurs.
Il vous interrogera sur la qualité de votre sommeil, vos éventuels problèmes d’endormissement et de réveils en milieu de nuit. Il analysera vos habitudes de sommeil et de prise de somnifères.
Il éliminera la présence de troubles du bilan électrolytique : Na, K, Ca dans le sang.
Enfin, il vérifiera les points suivants :

  • L’existence d’une « sur-médication »
  • L’absence d’une hypothyroïdie
  • L’absence de troubles métaboliques, comme un diabète, par exemple.
     

Quels sont les critères d’une fatigue due au cancer ou au traitement ?
La fatigue due au cancer ou au traitement se traduit par des symptômes comme :

  • Une impression de fatigue excessive
  • Une diminution de l’énergie
  • Une augmentation du besoin de repos sans rapport avec une modification récente du niveau d’activité
     

 Ces symptômes se manifestent (presque) tous les jours pendant une période de deux semaines au cours du mois précédent. De plus, cinq des critères suivants doivent être présents :

  • Une plainte d’une faiblesse généralisée
  • Une impression de lourdeur dans les membres
  • Une diminution des facultés de concentration ou de l’attention
  • Un problème récent de mémoire à court terme
  • Une diminution de la motivation ou de l’intérêt pour les activités habituelles
  • Une insomnie ou besoin excessif de sommeil
  • Un sommeil non réparateur
  • Une sensation de devoir faire un gros effort pour surmonter l’inactivité
  • Une réaction émotionnelle excessive à la sensation de fatigue, comme, par exemple : une tristesse, un sentiment de frustration ou une irritabilité
  • Une fatigue empêchant de remplir les tâches quotidiennes
  • Une fatigue excessive, après un effort durant au moins deux heures

La fatigue, c'EST TRÈS FRÉQUENT...

80 % des patients atteints de cancer se plaignent de fatigue
De 60 à 100 % des patients souffrent de fatigue durant le traitement, dont 50 % dès sa mise en œuvre.
80 % rapportent une fatigue persistante à distance du traitement, sévère dans près d'un quart des cas

LA PERTE DE POIDS

UN AMAIGRISSEMENT

C’est une perte de poids supérieure à 5 % du poids corporel habituel.
Les médecins considèrent qu'une perte de poids, non occasionnée par un régime alimentaire volontaire peut traduire une pathologie organique (réelle).
La perte de poids pathologique s'explique par une diminution des apports alimentaires, une perte des calories qui s'éliminent par l'intermédiaire des urines et des selles, une accélération du fonctionnement normal de l'organisme (métabolisme).

N'importe quelle pathologie est susceptible d'entraîner une perte de poids, soit directement, soit par l'intermédiaire d'un retentissement secondaire à la maladie causale entraînant un syndrome dépressif. Le processus physiologique à l'origine d'un amaigrissement n'est pas complètement connu.

LA CACHEXIE

Que veut dire le terme cachexie ?
Ce terme issu du grec kakos = mauvais et hexis = disposition. C’est une dégradation profonde de l’état général, accompagnée d’un amaigrissement important. Cet état d’affaiblissement extrême de l’organisme est souvent lié à une dénutrition très importante. Il est caractérisé par une perte d’appétit (anorexie), de la fatigue (asthénie), une perte de poids, une fonte musculaire, une anémie.

Comment explique-t-on la cachexie ?
Les causes de cet état sont multiples et plusieurs facteurs sont incriminés :

  • L'effet de détournement du métabolisme normal pour la construction de la tumeur
  • L'effet de masse tumorale elle-même
  • La sécrétion par la tumeur ou les cellules mononucléées de l'hôte de cytokines.
     

Les scientifiques évoquent une compétition entre les tissus sains et les tissus cancéreux pour s'approprier les aliments, mais la libération de substances à effets catabolisant par les tissus sains et les tissus cancéreux semble la principale cause de la cachexie. Parmi les cytokines, l'interleukine-1 (IL-1) et le Tumor Necrosis Factor alfa (TNF alfa), l'interleukine-6, l'interféron gamma ainsi que certains facteurs libérés par les tissus cancéreux ont un effet pro-cachectisant.
Un découplage de la phosphorylation oxydative par les protéines découplantes UCP1, UCP2, UCP3 créerait un hypercatabolisme. A l'inverse, il existerait des cytokines anti-cachectisantes comme l'IL-4 et l'Il-10. 
D'autres facteurs entrent aussi en jeu, comme :

  • L'atteinte du tube digestif (avec syndrome subocclusif a minima) avec des troubles de l'absorption des nutriments
  • L'effet complémentaire d’une mauvaise alimentation et d’une dénutrition en relation avec un alcoolisme et un tabagisme
  • La présence de métastases hépatiques (mauvais métabolisme des différents nutriments).
     

Existe-t-il des moyens de s'opposer à la cachexie d'origine cancéreuse?
A ce jour, la réponse est non. Il n'y a pas encore, en pratique, de moyens médicamenteux ou nutritionnels capables de s'opposer efficacement à cette cachexie, en dehors de la prescription de médicaments androgènes.

Mise à jour

3 février 2024