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Les cancers

Une prolifération anarchique de cellules...

Le cancer de la thyroïde résulte d'une multiplication de cellules anormales de la glande thyroïde. Les médecins anatomopathologistes distinguent plusieurs types principaux de cancers thyroïdiens.

 

Dérivant  des cellules folliculaires
(80% des cas)
Dérivant de cellules de la crête neurale
(15% des cas)

Les cancers papillaires : 70 % des cas, dont une bonne partie sont indolents
Les cancers vésiculaires ou folliculaires dans  20 % des cas
Les cancers anaplasiques dans moins de 10 % des cas

Les cancers médullaires à stroma
Les cancers à cellules C

 

Dans un premier temps les cellules tumorales restent dans la zone ou la maladie a pris naissance. La maladie est alors localisée. Non traitée, les cellules malignes vont créer des vaisseaux sanguins (angiogenèse). A partir de ces vaisseaux, appelés néovaisseaux, les cellules tumorales vont pouvoir essaimer dans les ganglions lymphatiques et parfois dans d’autres organes, en particulier dans les os. On parle alors de métastases.

Les anomalies biomoléculaires

EN GENERAL...

Pour les cancers dont l'origine est la cellule folliculaire, les anomalies génétiques se répartissent en fonction des mutations : BRAFV 600E dans 60 % des cas et/ou RAS dans 15 % des cas.
Par ailleurs, un réagencement chromosomial peut aboutir à une expression pathologique de domaines à tyrosine kinase (domaines permettant la transduction de signaux, en particuliers cancéreux au travers de la cellule) du BRAF , de récepteurs à tyrosine kinase, comme le RET , le NTRK , ou ALK dans 12%des cas.

LES PRINCIPALES ANOMALIES

Les mutations activatrices sur le gène BRAF
Elles sont retrouvées dans près de la moitié des carcinomes de type papillaires. Pour ce type de cancer, la mutation BRAF V600E représente un biomarqueur pronostique*.
Elle entraîne une activation constitutive de la kinase BRAF, une stimulation chronique de la voie MAP kinase à l'origine de la prolifération des cellules tumorales.
Elle peut parfois être observée dans les carcinomes anaplasiques et dans certains carcinomes peu différenciés se développant sur un carcinome papillaire (CPT).

Le réarrangement de RET/PTC
C'est autre altération génétique également présente dans les carcinomes de type papillaires. Il est détecté dans environ 20 % des cas sporadiques de carcinomes de type papillaires de l’adulte.

Les mutations du proto-oncogène RET
Le carcinome médullaire de la thyroïde est caractérisé par une addiction oncogénétique** très importante.
Dans la quasi-totalité des formes familiales de CMT, on retrouve des mutations germinales spécifiques au niveau de la région codante du proto-oncogène RET .
Les cas sporadiques de carcinomes médullaires de la thyroïde s’accompagnent dans 30 à 50 % des cas de mutations somatiques du proto-oncogène RET .
Ces mutations somatiques ont été associées à un plus mauvais pronostic..

Les mutations ponctuelles du gène RAS
Ils ne sont pas spécifiques d’un type histologique particulier de tumeur de la thyroïde. Elles sont trouvées dans 40–50 % des carcinomes folliculaires et dans 20–30 % des adénomes folliculaires.

D’autres altérations génétiques
Le réarrangement de PAX8/PPARγ sont parfois observées.
Les mutations de P53, gène suppresseur de tumeurs, ou de facteurs contrôlant son expression sont retrouvées dans  plus de 70 % des carcinomes anaplasiques auxquels elles confèrent un caractère d’agressivité et un mauvais pronostic.

L’ANGIOGENÈSE

Les faits

Les tumeurs thyroïdiennes sont hypervascularisées et l’angiogenèse joue un rôle majeur dans leur développement.
Le tissu thyroïdien néoplasique ainsi que le tissu stromal adjacent expriment fortement les facteurs de croissance vasculaires VEGF et de leur récepteur, VEGF-R.

Les conséquences

L'expression du  VEGF et de son récepteur est augmentée en cas de maladie métastatique.
Les patients chez qui les taux de VEGF plasmatiques sont bas ont une survie sans progression plus longue que ceux dont les taux de VEGF plasmatiques sont plus élevés.

 

* La mutation du gène BRAF a été découverte au début des années 2000. Cette mutation produit une protéine mutée qui agit ensuite de manière non contrôlée au sein de la cellule cancéreuse, et favorise le développement du cancer. La mutation BRAF est relativement fréquente dans les cancers et concerne 7 % des tumeurs solides, tous types confondus.

** On parle d'addiction oncogénique lorsque la survie d'une cellule cancéreuse est totalement dépendante de l'activation continuelle d'une voie de signalisation cellulaire. L'inactivation par des médicaments spécifiques de cette voie de signalisation entraîne alors la mort cellulaire par apoptose. Ceci est le mode d'action de certaines thérapies ciblées.

Un cancer est découvert, quand a-t-il commencé ?

5 à 10 ans entre l'émergence des premières cellules cancéreuses et la découverte d'une tumeur de 0,5 et 1,5 cm
Le temps de doublement de taille d’une tumeur maligne : 3 mois.

L'atteinte des ganglions régionaux

L’atteinte des ganglions lymphatiques signifie que certaines cellules cancéreuses ont eu la capacité de sortir de la région pour former d'autres colonies tumorales. Il existe donc un risque que d'autres cellules aient suivi le même processus pour aller dans d'autres organes du corps. C'est pourquoi il est important de déterminer si le cancer s'est étendu aux ganglions lymphatiques afin de mettre en œuvre la meilleure stratégie thérapeutique.
C’est le cancer papillaire qui est le plus "lymphophile" et de ce fait, il peut rapidement envahir les chaînes lymphatiques cervicales et sus-claviculaires.

Les métastases

Les métastases se font par migration des cellules tumorales. Cette migration se fait soit par les vaisseaux lymphatiques soit par les vaisseaux sanguins.
C’est plutôt le cancer vésiculaire qui métastase car il est hématophile. Les organes le plus fréquemment touchés sont les os, plus rarement le foie, le cerveau, les poumons.

Mise à jour

10 novembre 2023