help

La chirurgie des ganglions

LE CURAGE GANGLIONNAIRE

LE PRINCIPE

Le « curage ganglionnaire » est l’intervention chirurgicale qui retire les ganglions et vaisseaux lymphatiques drainant un tissu et/ou un organe. On pratique cette intervention pour retirer des ganglions lymphatiques qui contiennent des cellules cancéreuses et d’autres ganglions lymphatiques lorsqu’il y a un risque élevé que le cancer s’y propage. Ce type d’intervention porte aussi le nom de lymphadénectomie.
Les curages sont possibles grâce aux connaissances de la diffusion anatomique des cellules cancéreuses par voie lymphatique, qui se fait en règle de façon ordonnée par envahissement successif des groupes ganglionnaires.
Le curage ganglionnaire peut être fait avec l’ablation de la tumeur (mastectomie avec curage axillaire, amputation abdomino-périnéale du rectum) ou en discontinuité (cancer du col utérin, tumeurs ORL, tumeur du testicule et de l’ovaire).

LES OBJECTIFS

Diagnostic
De permettre la stadification pronostique de la tumeur et contribuer à définir les options thérapeutiques

Thérapeutique
De permettre le contrôle locorégional, voire la guérison si la maladie

Pronostic
En dehors du cancer papillaire du corps thyroïde, l’envahissement ganglionnaire est le facteur pronostique le plus puissant quel que soit l’organe atteint.
L’envahissement ganglionnaire est un marqueur local de risque de diffusion métastatique, donc de mauvais pronostic.
Plus le nombre de ganglions « N+ » augmente et plus le niveau d’extension est important, plus le pronostic est sombre.

DEUX TYPES PRINCIPAUX DE CURAGE

On distingue deux principaux types de curages ganglionnaires :

  1. Les curages de nécessité sont réalisés lorsque les ganglions lymphatiques sont cliniquement envahis (N+)
  2. Les curages de principe ou prophylactiques concernent des ganglions impalpables ou ayant un aspect inflammatoire
     

LES EFFETS SECONDAIRES

Le curage peut réduire les défenses immunitaires à la fois contre la tumeur et contre les infections bien qu’on n’ait pas démontré que des ganglions envahis laissés en place amélioraient la survie.
Les conséquences délétères du curage ganglionnaire qui détériorent la qualité de vie des aires axillaires, inguinales ou cervicales sont :

  • Un lymphocèle
  • Un lymphœdème (gros bras; grosse jambe)
  • Des douleurs résiduelles
  • Des dysesthésies

LA BIOPSIE DU GANGLION SENTINELLE

LE PRINCIPE

Comme l’extension métastatique ganglionnaire se faisant relais après relais sans sauter d’étape, il est logique d’arrêter le curage au premier relais non envahi. C’est le concept du ganglion sentinelle.

EN PRATIQUE...

Dans cette technique, un traceur radioactif et/ou un colorant bleu est injecté dans la zone de la tumeur. Le colorant ou le produit radioactif est transporté par les vaisseaux lymphatiques vers un ganglion appelé ganglion sentinelle. C’est le premier à recevoir la lymphe de la tumeur et c’est celui qui est le plus exposé à contenir des métastases si la tumeur s'est étendue. 
Le ganglion sentinelle est détecté dans la salle d'opération par le chirurgien qui peut suivre la coloration bleue ou détecter la radioactivité par avec un compteur Geiger.

SON INTÉRÊT

Si l’analyse du ganglion sentinelle par le médecin anatomo-pathologiste montre qu’il contient des cellules cancéreuses, un curage est réalisé et permet l’ablation d’un plus grand nombre de ganglions lymphatiques.
Si le ganglion sentinelle n'est pas touché, une ablation plus complète des ganglions peut être évitée.

Mise à jour

16 août 2022