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Les effets secondaires possibles

De la chirurgie

LES COMPLICATIONS PRÉCOCES

Comme pour toute intervention chirurgicale, il existe toujours un petit risque infectieux et d'hémorragie. Très rarement, une fistule salivaire peut se créée qui impliquera l'arrêt de l’alimentation orale et une prise en charge en milieu spécialisé.

LES COMPLICATIONS TARDIVES

Le lymphœdème facial

Il se traduit par un œdème du visage et du cou, est possible. Il est provoqué par le ralentissement ou le blocage de la circulation de la lymphe et peut persister notamment si le traitement chirurgical est associé à la radiothérapie.
Ce phénomène est pris en charge et contenu par des séances de kinésithérapie combinant des massages et du drainage lymphatique manuel dont le but est d’empêcher l’accumulation de lymphe dans les tissus et de réduire le plus possible l'œdème présent 

Les problèmes d'épaule 

La chirurgie d'évidement ganglionnaire est susceptible de diminuer la force musculaire du cou et de l'épaule du côté opéré s'il y a une atteinte du nerf spinal et/ou racines nerveuses cervicales.

Qu'il s'agisse de section de rameaux nerveux ou de suppression musculaire éventuelle, une rééducation fonctionnelle précoce est indispensable. Avec les conseils initiaux d'un kinésithérapeute, la rééducation doit commencer pendant la phase d'irradiation postopératoire. Elle associe les manœuvres passives et actives visant à assouplir téguments et muscles mais aussi à développer une musculature de substitution surtout quand une lésion neurologique postopératoire supprime la fonction d'un muscle essentiel à la fonction de l'épaule comme le trapèze.

Par ailleurs, la rééducation neuromusculaire du cou et de l'épaule facilitera la rééducation respiratoire si une laryngectomie a été réalisée dans le même temps.

De la chirurgie en cas de trachéostomie

LA TRACHÉOSTOMIE EST TEMPORAIRE

Dans les jours qui suivent une laryngectomie partielle vous respirerez par l’orifice de trachéostomie.
Très vite, la canule trachéale est enlevée et quelques semaines plus tard, l’orifice de trachéostomie est fermé.
Vous pourrez alors respirer et parler normalement bien que votre voix puisse ne pas être tout à fait la même qu'avant l'opération.

LA TRACHÉOSTOMIE EST DÉFINITIVE

Ce qui se passe...
Après une laryngectomie totale, la trachéostomie est permanente vous respirerez, tousserez et éternuerez par l’orifice de trachéostomie. Vous devrez apprendre à parler différemment.
La canule trachéale reste en place pendant encore quelques semaines jusqu'à ce que la peau entourant la trachéostomie soit cicatrisée. Certains patients continuent d'utiliser la canule, soit en permanence, soit de temps en temps.
Habituellement, la canule est enlevée et est  remplacée par un bouton de trachéostomie plus petit.

Les soins nécessaires
Le port de protections trachéales est indispensable après trachéostomie.
Avant l’intervention, les fosses nasales filtrent, réchauffent et humidifient l’air ambiant. A la suite de l’intervention, l’air inspiré ne passe plus par le nez mais par le trachéostome.
Les protections trachéales vont aider à réhabiliter ces fonctions. Par ailleurs, vous protégez aussi votre entourage d’éventuelles projections de toux.
Il existe plusieurs modèles de protections que vous pouvez commander auprès de la Fédération Nationale des Laryngectomisés (FNL) ou auprès des fabricants de matériel pour laryngectomisés (remboursement Sécurité Sociale au tarif TIP sur prescription médicale) :

  • Linges jetables ou lavables
  • Carré de mousse adhésif (Trachéofix™)
  • Cassette échangeur de chaleur et d’humidité ou nez artificiel se clipsant sur la canule ou étant maintenue par un adhésif.
     

Les complications possibles

La sténose trachéale
Il s’agit du rétrécissement du diamètre de votre trachéostome. Nous vous conseillons de porter régulièrement une canule ou un bouton trachéal (la nuit par exemple), de surveiller l’aspect du trachéostome, et de consulter votre chirurgien devant toute modification.

La bronchorrhée
En l’absence de protection et en réponse à la pénétration de l’air ambiant (froid, sec et chargé de particules), les bronches produisent des secrétions, des mucosités, qui vont vous encombrer et vous faire tousser.
La bronchorrhée gêne beaucoup la respiration et représente une entrave à la parole. Pour y remédier, utilisez des protections trachéales !

Une hémorragie
La survenue d'une hémorragie, même minime, peut inquiéter. La présence de sang dans les voies respiratoires fait tousser l'opéré, et la toux augmente le saignement. Un contrôle médical peut être nécessaire. Un banal granulome à la jonction de la peau et de la trachée peut être à l'origine du saignement. Il doit être nitraté.

Les corps étrangers
La pénétration de poussières, de corps étrangers liquides ou solides, de petits insectes dans les voies respiratoires doit être prévenue par le port permanent de filtres de protection trachéale. En climat sec et chaud, cette protection doit être régulièrement humidifiée.
La trachéite croûteuse sèche peut aboutir, en l'absence de traitement à la constitution d'un bouchon muqueux bronchique ou trachéal.

Le granulome inflammatoire
C’est une petite tumeur bénigne qui siège au pourtour trachéal. Elle peut entraîner en cas de traumatisme par la canule de petites hémorragies angoissantes et pouvant entraîner un essoufflement (dyspnéisantes pour les spécialistes) lorsque le sang s'écoule dans la trachée.

L'obstruction
L’obstruction par un bouchon muqueux nécessite l'ablation de la partie interne de la canule pour nettoyage, parfois de la totalité, et l'aspiration intratrachéale. Le traitement doit être prophylactique
Le risque de remise en place de la canule hors de la trachée n'est possible que dans les premiers jours qui suivent la trachéotomie simple, tant que le trajet n'est pas organisé.
La grippe, les infections broncho-pulmonaires saisonnières peuvent être à l'origine de complications, contactez votre médecin aux premiers signes.

Avant de quitter l'hopital , vous devez savoir

Retirer et à nettoyer la canule de trachéostomie
Nettoyer le clapet de fermeture de la trachéostomie
Vérifier et nettoyer la pompe à aspiration
Faire les soins de peau de la zone entourant l’orifice de trachéostomie (la peau est beaucoup moins irritable lorsqu'elle est propre)
Avoir pris contact avec une association d’anciens malades !

En pratique

Humidifiez votre bouche de façon pluriquotidienne par des solutions alcalines
Choisissez une alimentation adaptée : évitez les mets acides, la viande et le pain
Soyez très vigilant avec votre « capital dentaire » pour une bonne mastication qui favorise la salivation
Traitez toutes des surinfections buccales et/ou pharyngées
Essayez pour soulager la sécheresse de la bouche

  • Un aérosol
  • La salive artificielle : Artisial™ ou Bioxtra™
  • La pilocarpine : Salagen™ ou en préparation magistrale
     

Les gestes de la vie courante...

  • Rasage toujours au rasoir mécanique
  • N'employez pas de solutions alcoolisées comme parfum, déodorant, après-rasage sur les zones irradiées et pendant le traitement
  • Le col de la chemise : ouvert en permanence en interposant un linge ou un foulard entre peau et col pour éviter tout frottement (tissu en fil ou en soie)
  • Évitez les expositions solaires

De la radiothérapie

LE CONTEXTE

La radiothérapie cause des dommages aux cellules à renouvellement rapide, et concerne à la fois les cellules tumorales et les cellules normales.
L’irradiation entraîne une diminution du nombre de cellules, une altération de la vascularisation des tissus et une hypoxie (manque d'oxygène) des tissus irradiés .
Elle est à l’origine de complications immédiates et chroniques telles que la mucite, la fibrose, le trismus, l’hyposialie ou l’ostéoradionécrose.
Cependant, les techniques modernes de radiothérapie permettent la protection des glandes salivaires et des muscles constricteurs du pharynx


Les conséquences
Une surveillance précise en cours d'irradiation sera instaurée car, dès la deuxième semaine de traitement, des mucites et des dermites peuvent apparaître, entraînant une difficulté à avaler (dysphagie) et une perte de poids.

LES PROBLÈMES ORL & DENTAIRES

L’œdème laryngé
Si le larynx est irradié, vous pouvez observer une modification de votre voix à partir de la quatrième semaine de traitement, elle est en rapport encore avec le traitement et non avec la tumeur, elle est transitoire et régressera progressivement après la fin du traitement. En fonction de son intensité le médecin vous prescrira ou non des anti-inflammatoires.
Un œdème laryngé peut survenir en cas d'irradiation laryngée. Cet effet secondaire sera traité par une corticothérapie parfois associée à une trachéotomie le plus souvent temporaire. Parfois, on peut observer un œdème à l'origine d'un jabot chronique.

La dysphagie
C'est un effet secondaire possible qui se traduit par une difficulté à avaler. Elle peut apparaître tôt ou constituer une complication à long terme.


La bouche
L’inconfort occasionné est d’autant plus gênant que le volume de muqueuse irradié est important, et qu’il y a une chimiothérapie en même temps que l’irradiation.
Les effets sont variables.
Vous pouvez ressentir une simple gêne douloureuse pour avaler, une modification du goût des aliments, une sècheresse de la bouche en rapport avec l’irradiation des glandes salivaires.
Lors de la consultation hebdomadaire le radiothérapeute vous prescrira des bains de bouche, des antalgiques, des anti-inflammatoires, d’éventuels traitements adaptés à une surinfection des muqueuses (aphtes). Il surveillera votre poids. Des compléments alimentaires peuvent être utiles, ainsi qu’une consultation avec la diététicienne.


La xérostomie (diminution de la fonction salivaire)
Il s’agit d’un état de sécheresse de la bouche. Son intensité est corrélée au volume des glandes salivaires irradiées. Lors de l’irradiation des glandes salivaires, les cellules sécrétoires s’atrophient et une xérostomie apparaît prématurément. La salive devient plus épaisse, plus visqueuse, son pH diminue, la quantité d’ions fluorures et calciques diminuent
Sur le plan clinique, elle se traduit par une absence de la salive ou asialie, ou une diminution de la sécrétion de salive ou hyposialie. Il s'agit à la fois d'une réaction aiguë et d'une séquelle tardive.

Elle se manifeste, sur le plan fonctionnel, par une bouche sèche avec troubles de l'élocution et de la déglutition.

Son évolution
Une récupération partielle peut s'observer après quelques années, pour des doses de rayons < 40 Gy. Cependant, cette récupération est uniquement quantitative. Sur le plan qualitatif, après irradiation, la salive retrouve rarement ses propriétés initiales, en particulier son pouvoir tampon et ses propriétés anti-infectieuses, en raison de la diminution du lysozyme (enzyme antibactérienne contenue dans la salive) et des immunoglobulines (anticorps contre les germes pathogènes) des muqueuses de type IgA.


Les "petits moyens...
Il faut d'abord vous hydrater suffisamment (1,5 litre d’eau/jour).
Il existe des « petits moyens » de stimulation salivaire :

  • Gomme à mâcher sans sucre
  • Bonbons acidulés ou mentholés sans sucre
  • Eaux gazeuses et/ou citronnées
  • Noyaux de fruits (stimulation mécanique)
  • Hydratation de la muqueuse : brumisateur d’eau minérale, gorgée d’eau…

 

Enfin, il recommandé de ne pas surchauffer les logements l’hiver et d’utiliser des saturateurs et des humidificateurs d’atmosphère.

Les traitement s'il persiste une sécrétion salivaire partielle...
On peut vous proposer des sialagogues à base de chlorhydrate de pilocarpine, comme le Salagen™ ou en préparation magistrale (gélules à 2,5 mg ou 5 mg
La Céviméline (Exovac™), dérivé de l’acétylcholine, non commercialisée en France, serait mieux supportée.
La teinture mère de Jaborandi™ est une autre option en dépit de son fort titre en alcool. La plante peut être utilisée sous sa forme homéopathique.

Les traitements des xérostomies totales
Il est substitutif et fait appel aux salives artificielles commercialisées sous forme de sprays (Artisial™, Elgydium clinic™, Aequasyal™) ou de gel (Oralbalance™, GUM hydral™) qui améliorent le confort buccal mais on un effet transitoire. Des traitements homéopathiques ou oligothérapiques sont parfois utilisés en solution alternative.

Les dents

L'hyposialie peut prédisposer aux infections buccales et aux caries. Une hygiène dentaire est indispensable car la radiothérapie augmente le risque de caries dentaires. Il s'agit le plus souvent de caries du collet, principalement des incisives et des canines inférieures. On peut, dans certain cas, constater une atteinte de la dentine avec fracture cervicale secondaire, ou une coloration noirâtre des dents irradiées (dents d'ébène).
Pour éviter le plus possible ces désagréments on peut suggérer :

  • D'utiliser un dentifrice au fluor et/ou un bain de bouche au fluor pour réduire le risque de caries. La fluoration par gel supporté par une gouttière est la technique de choix.
  • S'il vous est difficile d'utiliser un fil dentaire ou une brosse à dent comme d'habitude, vous pouvez utiliser une gaze, une brosse à dents très souple ou une brosse à dents spéciale dont les poils sont spongieux au lieu d'être des soies.
  • Un bain de bouche au peroxyde dilué, à l'eau salée ou au bicarbonate peut aider à garder la bouche fraîche et à protéger les dents

 

De toute façon, parlez-en à votre dentiste. Il pourra proposer un programme spécial au fluor pour aider à garder la bouche saine.

Le cou et la peau

La sclérose de la peau du cou
Elle se caractérise par un aspect cartonné de la région irradiée. Elle peut être associée à l’apparition de petits vaisseaux rouges ou télangiectasies. Son intensité est fonction de la chirurgie et du curage ganglionnaire et de la radiothérapie, surtout si des doses élevées ont été délivrées.

Le trismus
Lorsque les muscles masticateurs et les articulations temporo-mandibulaires sont irradiés, une fibrose et une sclérose de la capsule articulaire se développe progressivement, et entraîne une constriction des mâchoires dans les six mois après la radiothérapie.
Il peut être atténué par une gymnastique mandibulaire quotidienne.


Les autres problèmes dermatologiques

La peau peut devenir rouge ou sèche dans la zone traitée.
Elle doit être en contact avec l'air mais protégée du soleil. Il est, en outre, conseillé aux patients d'éviter de porter des vêtements trop serrés qui pourraient frotter sur la zone traitée.
Au cours de la radiothérapie, les poils et cheveux ne poussent généralement pas sur la zone traitée, s'ils poussent malgré tout, les hommes doivent éviter de se raser.
De bons soins dermatologiques sont très importants à ce stade. Il est important d'apprendre à garder la zone traitée propre et à ne pas mettre de crèmes sur la peau avant l'exposition aux radiations. Il est aussi déconseillé d'utiliser une lotion ou une crème sans l'avis du médecin.


LES AUTRES TROUBLES POSSIBLES

La modification du goût (dysgueusie), perte du goût (agueusie)

Lors d'une irradiation cervico-faciale ou d’un traitement combiné avec chimiothérapie, les troubles du goût sont précoces. Ils sont liés à la fois à l'hyposialie (diminution de la sécrétion de la salive) et à l'altération des papilles gustatives. Cette dernière conséquence est en règle générale réversible par re-épithélialisation progressive, expliquant la réapparition du goût quelques semaines après l'irradiation même si la bouche reste sèche.
Si des conseils diététiques simples (alimentation mixée hypercalorique et fractionnée, addition de zinc – 45 mg trois fois par jour) ne suffisent pas, la pose d'une sonde naso-œsophagienne ou une gastrostomie d'alimentation peuvent s'imposer pour passer le cap.

Le changement de voix

Les changements de la voix et la sensation d'avoir une grosseur dans la gorge peuvent provenir d'un œdème du larynx, conséquence des radiations. Le traitement peut aussi provoquer un mal de gorge. La voix peut aussi être plus faible en fin de journée et changer selon les fluctuations du temps.
Des médicaments sont disponibles pour réduire ces effets secondaires indésirables.

La fatigue

Au cours de la radiothérapie, les patients peuvent se sentir très fatigués, en particulier au cours des dernières semaines. Le repos est très important bien qu'il soit conseillé aux patients de rester aussi actifs que possible.

EN GUISE DE CONCLUSION…

Il faut aussi rappeler que, bien que ces effets ne disparaissent pas complètement, la plupart diminuent graduellement et la plupart des patients se sentent mieux dès la fin du traitement. L'équipe soignante est là pour vous aider à trouver des solutions pour gérer au mieux les effets secondaires.


@ Pour en savoir plus, cliquez ici, sur : « Radiothérapie »

Les effets secondaires de la chimiothérapie

TOUT D'ABORD...

Il faut savoir que l'absence d'effet indésirables, en cours de chimiothérapie est possible mais que cela ne veut pas dire que le traitement est inefficace
Les effets secondaires temporaires, les plus fréquents sont : la baisse du nombre de cellules sanguines, la fatigue, la perte de cheveux, les nausées et les vomissements, la perte d'appétit, et les aphtes (mucite).

@ Pour en savoir plus, cliquez ici, sur Effets Secondaires de la Chimiothérapie

LA BAISSE TEMPORAIRE DU NOMBRE DE CELLULES SANGUINES


Pourquoi ?

Cela comprend les cellules sanguines qui luttent contre les infections (globules blancs ou leucocytes), celles qui aident à la coagulation (plaquettes) et enfin celles qui transportent l'oxygène (globules rouges). Quand les cellules sanguines sont très diminuées en nombre, les patients peuvent être plus sujets aux infections, avoir des bleus et saigner facilement. Ils peuvent aussi se sentir particulièrement fatigués.

Le nadir

Au cours d’un traitement de chimiothérapie standard, le taux des cellules sanguines baisse pour atteindre un minimum (nadir), le plus souvent entre le 8 et le 14 ème jour après le début du cycle.
Afin de surveiller l’évolution des cellules sanguines dans le temps, votre médecin pourra vous demander de réaliser des prises de sang régulières entre chaque cycle de chimiothérapie. Dans tous les cas, une prise de sang est habituellement nécessaire avant chaque perfusion de chimiothérapie pour s’assurer que le taux des cellules sanguines est revenu à un niveau permettant de réaliser la perfusion suivante.
Il est demandé avant chaque cycle que le taux de polynucléaires neutrophiles (une forme de globules blancs ou leucocytes) soit supérieur à 1500/mm 3 et que le taux de plaquettes soit supérieur à 100 000/mm 3 .

LA FIÈVRE

La survenue d’une fièvre au cours de la chimiothérapie n’est pas un évènement très fréquent, mais qui mérite attention.
Si vous sentez fébrile entre les cycles de traitement, il est utile de prendre sa température. Il est déconseillé de prendre la température avec un thermomètre standard (à mercure) au niveau de l’anus, car, dans cette période de fragilité de certains tissus, vous risqueriez de vous blesser la muqueuse rectale. Plusieurs méthodes alternatives sont possibles, y compris la mesure de la température avec le thermomètre standard laissé 3 minutes, montre en main, sous le bras (sous l’aisselle) qui donne une température à laquelle il faut rajouter 0,5°C pour avoir la vraie température du corps (exemple : température mesurée sous le bras = 37°5C, vraie température du corps = 38°C).

Si votre température atteint ou dépasse 38°5C entre 2 cycles de chimiothérapie, et particulièrement si vous ressentez des frissons.
Ill est important d’appeler le médecin de votre équipe soignante. Il pourra vous demander de pratiquer une prise de sang (NFS + plaquettes) en urgence pour vérifier que vous n’êtes pas en aplasie, c’est à dire que votre taux de polynucléaires neutrophiles (une forme de globules blancs ou leucocytes) ne se trouve pas au-dessous de 1000/mm 3 ou même 500/mm 3 .

La survenue d’une fièvre supérieure ou égale à 38°5 C et d’un taux bas de polynucléaires neutrophiles...
Elle peut faire craindre une infection alors que vos défenses contre les infections sont temporairement altérées. Dans ce cas, le médecin peut demander que vous soyez hospitalisé quelques jours pour administrer des antibiotiques à large spectre par voie intraveineuse. Dans certains cas, il vous demandera de prendre des antibiotiques par la bouche à la maison.

LA FATIGUE

Elle est fréquente, notamment au cours des traitements adjuvants. Au cours de la chimiothérapie, elle peut s'intensifier environ 10 jours après le début de la cure. Une des raisons de la fatigue est la baisse du taux des globules rouges (ou du taux d’hémoglobine) qui survient fréquemment au fur et à mesure des cycles de chimiothérapie. Des transfusions de sang ou de médicaments de type érythropoïétine (EPO) sont des solutions pour diminuer l’anémie et la fatigue.
La fatigue est aussi favorisée par le changement de vie pour vous et votre entourage que représentent les traitements. Après le traitement, cet état de fatigue peut persister plusieurs mois, pendant lesquels elle va aller en diminuant; si cela arrive, ce qui est normal, il faudra continuer à se ménager.
La survenue et l'intensité de cette fatigue sont très variables selon les femmes. Enfin, soulignons que la fatigue n'est pas, en soi, un signe de gravité ! Il faudra adapter votre activité aux capacités du moment. Il est important de ne pas aller au-delà de ses forces et de ne pas hésiter à se faire aider soit par des proches, soit par une aide-ménagère. La demande pourra être faite par l'intermédiaire d'une assistante sociale.

LA PERTE DES CHEVEUX ET DES POILS

Pourquoi ?
Les cellules à division rapide dans les racines des cheveux et des poils peuvent être touchées par les médicaments de chimiothérapie. Ceci entraîne une chute transitoire des cheveux et des poils. Cette chute est plus ou moins importante selon les traitements et débute le plus souvent 2 à 3 semaines après le premier traitement. Ceci peut se voir avec de nombreuses molécules, mais cet effet secondaire est plus marqué si votre protocole comporte du Taxol™, du Taxotère™ ou du carboplatine.

Les cheveux repoussent en quelques mois
Souvent, vous serez agréablement surpris par la nouvelle pousse de cheveux, car vous pourrez constater qu’ils sont plus beaux qu’avant. Parfois, vous constaterez que vos cheveux sont de couleur et de texture légèrement différente.

LES TROUBLES DIGESTIFS

Les nausées et les vomissements
L’organisme perçoit les médicaments de chimiothérapie comme toxiques et réagit en voulant les rejeter par des nausées et des vomissements. Il s’agit d’une réaction inadaptée, puisque, le plus souvent les médicaments sont injectés par voie intraveineuse. Ce type de réaction est variable selon les médicaments inclus dans le traitement et selon les patients.

Les vomissements anticipatoires
Ils peuvent survenir surtout dans les heures qui suivent l’administration de la chimiothérapie, plus rarement au cours des jours suivants. Des médicaments puissants vous seront proposés pour limiter les vomissements. Ce sont les corticoïdes à forte dose (Soludécadron™, Solumédrol™, etc.) associés à une classe de médicaments appelés sétrons (Kytril™, Navoban™, Zophren ™ et les génériques).

Les vomissements et votre attitude vis-à-vis du traitement…
Ils sont aussi influencés par votre attitude vis-à-vis du traitement. Plus vous êtes nerveux, moins vous acceptez le traitement, plus vous êtes à risque d’avoir des vomissements. Si vous n’arrivez pas à vous décontracter suffisamment, demandez à votre médecin si vous pouvez prendre un calmant ou un anxiolytique la veille et/ou le matin de votre séance de traitement.

Les nausées peuvent persister quelques jours après le traitement…
Pour diminuer leur survenue, votre médecin vous proposera de prendre pendant quelques jours des médicaments anti-nauséeux (corticoïdes, Primpéran™, Vogalène™ ou sétrons). L’Emend™, en association avec un sétron et de la cortisone, est un médicament efficace pour traiter ce type de nausées.

Les troubles du transit intestinal
Certains médicaments de chimiothérapie peuvent provoquer de la diarrhée (Fluorouracile™, Campto™) et des mesures spécifiques peuvent être nécessaires. A l’inverse, les dérivés de la pervenche et les sétrons, donnés comme traitement préventif des nausées et des vomissements, favorisent la constipation.
D’une façon générale, la chimiothérapie entraîne une certaine irrégularité du transit intestinal. En fonction de la perturbation observée, vous pouvez être amené à modifier votre régime alimentaire pour tenter de régulariser votre transit intestinal.

La mucite et les aphtes
La muqueuse de la bouche est souvent sensible à l’action de la chimiothérapie. Les cellules des muqueuses digestives sont parmi celles qui se divisent le plus vite des tissus de l’organisme. De plus, lorsque le taux de globules blancs au cours de la chimiothérapie baisse, la muqueuse a moins de défense contre les germes qui sont présents naturellement dans la bouche. De plus, certains médicaments sont plus toxiques pour la muqueuse de la bouche que d’autres (Fluorouracile™, Méthotrexate™, etc.). Dans un premier temps, la muqueuse de l’intérieur de la bouche a tendance à s’enflammer (mucite), à devenir rouge et sensible. A ce stade, il est important de demander à votre médecin des bains de bouche spéciaux à base de bicarbonate et d’antiseptiques parfois associés à des antifongiques (médicaments contre les champignons).
Ce traitement peut éviter que n’apparaissent des petites ulcérations (aphtes) à l’intérieur de la bouche ou sur le bord de la langue. Assez souvent on peut alors également observer un dépôt blanchâtre sur, ou autour des aphtes, voire de façon un peu plus diffuse dans la bouche et sur la langue. Il s’agit de champignons de type Candida, gênants mais rarement toxiques, qui se développent en profitant de cette période de faiblesse de défense.
Dans ce cas, votre médecin vous proposera un traitement dirigé contre ces champignons. Si vous avez trop de difficultés à avaler en raison de ces aphtes, n’hésitez pas à en parler avec votre médecin.
Habituellement, ces désagréments sont temporaires et disparaissent lorsque le taux de globules blancs revient à la normale.

LA NEUROPATHIE (LES DYSESTHÉSIES)

Elle se manifeste par un fourmillement des doigts, des pieds et plus rarement la bouche et la gorge. Elle se rencontre fréquemment avec le Taxotère™ et avec certains autres médicaments. Elle est réversible après l’arrêt du traitement et évitable en se protégeant les mains du froid. La chimiothérapie peut aussi provoquer des bourdonnements d’oreilles ou une perte d’audition. Ces problèmes peuvent tarder à s’améliorer après l’arrêt du traitement.

POUR EN SAVOIR PLUS..

  • Vous pouvez consulter sur le site InfoCancer dans la la section Traitements Systémiques, le chapitre  LES EFFETS SECONDAIRES
  • Vous pouvez aussi visiter le site Chimio pratique qui vous fournira une mine de détails pratiques

Mise à jour

8 avril 2017