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Les lymphocytes

Les lymphocytes "B"

GÉNÉRALITÉS

Les lymphocytes B sont spécialisés dans la production d’anticorps, ou immunoglobulines qui sont des protéines conçues pour reconnaître des éléments, ou antigènes, portés par des agents étrangers à l’organisme et les rendre ainsi repérables par le système immunitaire.
Ils sont nombreux., le nombre des lymphocytes B est de l'ordre de 300 millions par litre de sang.

Les lymphocytes B sont générés en continu dans la moelle osseuse, sous forme de précurseurs "naïfs". La maturation des lymphocytes B est associée à des modifications des caractéristiques des cellules.
Les cellules B migrent du site précurseur, la moelle osseuse, vers les organes lymphoïdes périphériques, siège de la réponse immune dépendante de l’antigène.
Au niveau des organes lymphoïdes périphériques, plusieurs populations de lymphocytes B sont identifiées, en fonction de leur rencontre ou non avec un antigène, et de leur niveau de maturation. Leur durée de vie est longue.

LES DIFFÉRENTES SOUS-FAMILLES

Les lymphocytes de phénotype B périphériques peuvent être classés en trois familles principales, en fonction de leur degré de maturation.

  • Les lymphocytes B matures naïfs (n'ayant pas encore rencontré d'antigène) expriment à leur surface les protéines CD5+* et CD20+ et se trouvent, avant leur maturation, dans le pré-centre germinatif du ganglion lymphatique,
  • Les lymphocytes B matures rencontrent les antigènes dans le ganglion lymphatique. Ils sont retrouvés dans le centre germinatif du ganglion lymphatique, le manteau et le follicule. Ils n'expriment plus la protéine CD5- mais  le CD20+ et le CD10+, d'où la "formule" : CD5-, CD20+, CD10+...
  • Les lymphocytes B matures mémoires et les plasmocytes se trouvent dans la zone marginale ou parafolliculaire du ganglion lymphatique (post-centre germinatif). Ils expriment le CD20+ mais plus le CD10-, d'où la "formule" : CD5-, CD20+, CD10-...
     

 LEURS RÔLES…

Ils sont essentiels pour la défense de l'organisme contre les agressions extérieures et notamment les infections bactériennes...

Ils sont chargés de la sécrétion des anticorps et de la reconnaissance des antigènes (toute protéine étrangère à l'organisme), c’est-à-dire, le non-soi. Cette reconnaissance, contrairement aux lymphocytes de phénotype T, se fait, sans être associée au complexe majeur d'histocompatibilité (CMH)**.

Les autres fonctions importantes...

Ils présentent les antigènes, dégradés en peptides par les cellules dendritiques, au complexe majeur d'histocompatibilité de classe II***, aux lymphocytes T CD4+. Dans ce cas, le lymphocyte B se comporte comme une cellule dendritique présentatrice d'antigène.
Ils ont une fonction de mémoire immunologique (lymphocytes mémoire).
Ils se transforment en plasmocytes qui synthétisent et sécrètent les anticorps.

Les plasmocytes

Ces cellules dérivent des lymphocytes B. Ils sont le support de l'immunité dite humorale. L’immunité est dite humorale car elle est basée sur la présence, dans le sang, d’anticorps circulants (immunoglobulines) et sur la présence de plasmocytes capables de secréter ces anticorps.
Les anticorps ou immunoglobulines ont la capacité de neutraliser toute substance étrangère à l’organisme.

 

*CD = Cluster of Differentiation
**Le complexe majeur d'histocompatibilité ou CMH est un groupe de molécules qui servent à la reconnaissance des marqueurs du soi. Les molécules du CMH sont des glycoprotéines présentes au niveau des membranes plasmiques des cellules
***Les molécules du CMH de type I présentes sur toutes les cellules nucléées et les plaquettes sanguines, les molécules de CMH de type II, présentes sur certaines cellules du système immunitaire : macrophages, monocytes, lymphocytes B, cellules présentatrices d'antigènes...

 

Lyphome non hodgkiniens

Les caractéristiques des lymphocytes B

 

Lymphocytes B CD5+ CD20+ CD10+
Naïfs OUI OUI NON
Matures NON OUI OUI
Mémoires et plasmocytes NON OUI NON

Les lymphocytes T

"T" COMME THYMUS...

Les lymphocytes T se différencient dans le thymus, d'où la lettre "T".
Ils sont responsables de l’immunité cellulaire, qui vise à détruire les cellules pathogènes, qu'il s'agisse de bactéries ou de cellules cancéreuses.
Il ont une durée de vie très longue pouvant atteindre 10 ans.
Les lymphocytes permettent, au travers des Complexes Majeurs d’Histocompatibilité (CMH), la reconnaissance de ce qui n’appartient pas à l’organisme, le non soi. Les éléments de reconnaissance sont constitués par des protéines spéciales.

Ses caractéristiques générales

Le lymphocyte T exprime un récepteur d’antigènes, le T-cell receptor (TCR) : αβ ou γδ. Les antigènes reconnus par TCR sont des peptides présentés par une molécule du complexe majeur d'histocompatibilité (CMH) du système HLA.
Le marqueur spécifique est la protéine CD3, associée au TCR.
Son phénotype est en termes de protéines de surface répond à la "formule" CD3+ CD2+ CD19‐ CD14‐.

C'est une population hétérogène...

Elle l'est en termes de phénotypes et de fonctions. On distingue plusieurs types de lymphocytes T : 

  • CD45
  • CD3+
  • CD4+ (auxiliaire - helper (Th) )
  • CD8+ (cytotoxiques - CTL)
  • CD17+ (T régulateurs (anciennement suppresseurs - Treg)
     

LES LYMPHOCYTES T AUXILIAIRES (helper) CD4+

Ce sont les véritables chef d'orchestres de la réponse immunitaire adaptative
Il aussi appelé auxiliaire, effecteur ou, en anglais, helper (Th).
Il exprime à sa surface la protéine CD4+ qui est associée au récepteur T (TCR). Il reconnaît un morceau d'antigène découpé par la cellule dendritique (peptide) lorsqu’il est associé au CMH de classe II.
Une fois ces cellules activées, on observe une phase de prolifération et de différenciation. De fait, la destinée de la cellule CD4 sera différente suivant les cytokines produites par la cellule présentatrice d’antigène qui l’active. On distingue ainsi 4 sous-familles importantes de cellules T qui se distinguent fondamentalement par le type de cytokines qu’elles sécrètent.

Les lymphocytes auxiliaires Th1
Ils sécrètent de l'interféron gamma (IFNγ), de l'interleukine IL2 et du TNFβ.
Ils activent les macrophages et les cellules dendritiques impliqués dans la lutte contre les infections bactériennes, fongiques et virales.

Ils facilitent la réaction inflammatoire.

Les lymphocytes auxiliaires Th2
Les Th2 [T4 (CD4+ et CD25+)], sécrètent les interleukines, IL-4, IL-5, IL-9 et IL-13. Ils activent les polynucléaires basophiles et éosinophiles ainsi que les lymphocytes B. Ils sont impliqués dans la lutte contre les infections parasitaires.
Ils facilitent la réaction allergique.

Les lymphocytes auxiliaires Treg
Autrefois appelés lymphocytes T suppresseurs, les Treg (CD4+, CD25+, FOXP3+), les cellules T régulatrices appartiennent à un système régulateur complexe qui fait intervenir de nombreux types cellulaires et qui a pour fonction d’éviter le débordement d’une réponse immune ou la génération de réponses auto-immunes.

Les lymphocytes auxiliaires Th17
Ils secrètent de IL-17A, IL-17F, IL-21 et l'IL-22 et activent les polynucléaires neutrophiles.
Ils seraient importants dans la lutte contre les bactéries à développement extracellulaire et les mycoses. Ils seraient également impliqués dans l'oncogenèse.

LES LYMPHOCYTES CYTOTOXIQUES T CD8+

Il est aussi dit, lymphocyte T cytotoxique. Il exprime à la surface de sa membrane extérieure la protéine CD8+.
Il participe à l'immunité cellulaire grâce à sa fonction de cytotoxicité. Ainsi, i l intervient dans la défense antivirale, antibactérienne et antitumorale ainsi que dans les mécanismes de rejet de greffe (reconnaissance de cellules allogéniques).
Cette reconnaissance s’effectue lors de la présentation de peptides antigéniques (protéines virales, bactériennes…) par les molécules HLA de classe I.

Ils sont activés par les lymphocytes Th1.

LES LYMPHOCYTES TCRγδ.

Les lymphocytes T CD3+, CD4-, CD8- à TCRγδ peu nombreux, ne représentant que 1 à 10 % de l’ensemble des lymphocytes exprimant un récepteur (TCR). Ils sont principalement localisés dans les muqueuses. Ils auraient un rôle dans l’inflammation muqueuse. Du fait de leur présence privilégiée au sein de la muqueuse intestinale, ils ont été impliqués dans les mécanismes de la tolérance orale.

Lyphome non hodgkiniens

Les cellules tueuses NK (Natural Killer)

DÉFINITION

Les cellules NK , ou cellules originellement "tueuses" représentent 5 à 16 % de la population totale des lymphocytes humains.
Elles font partie d'une sous population de grands lymphocytes, LGL  Large Granular Lymphocytes). Ces cellules résultent de la différenciation de cellules souches lymphoïdes produites par la moelle osseuse.
Contrairement aux lymphocytes T cytotoxiques (CD8+), les cellules NK sont des cellules dont les gènes, codant pour le récepteur de lymphocyte T (TCR pour T- Cell Receptor), ne sont pas réarrangés et n'expriment pas la protéine de surface CD3+, sous unité accompagnant le TCR .

LEURS RÔLES…

Distinguer le "soi" du "non soi"...
L'organisme peut discerner le "soi", c'est-à-dire ses propres cellules, du "non-soi", comme par exemple les cellules infectées par un pathogène ou les cellules tumorales, de deux manières différentes :

  1. Par l’inhibition des systèmes de destruction " cellules contrôlées négatives ", après la reconnaissance du "soi" ; les cellules épargnées par les cellules NK partagent toutes une même caractéristique, elles expriment à leur surface un haut niveau de complexe majeur d'histocompatibilité (CMH) de classe I, marqueur qui les identifie clairement comme du "soi".
  2. Par l’activation d'un système de destruction des cellules anormales, " cellules contrôlées positives ", après la reconnaissance du non-soi. En effet, lors d'une infection virale ou une transformation maligne il existe un défaut d'expression des molécules CMH de classe I, rendant le système des lymphocytes T cytotoxiques CD8+ aveugle et c'est dans ces conditions que les cellules NK interviennent spontanément pour tenter d'éliminer ces variants.
     

Pour "s’identifier" auprès des NK, les cellules lui envoient deux messages opposés :

  1. Le premier a pour objectif d'inhiber son activité lytique ; sa "cible" lui signalant qu’elle fait partie du "soi".
  2. Le second a pour finalité d'activer la cellule NK et la mettre en "mode extermination" ( killer ) ce qui se termine par sa destruction.
     

Ce qui caractérise la cellule NK, c’est que peu importe si la cellule cible est contrôlée " positive " donc qui est détruite ou " négative " donc qui est épargnée et la cellule NK continuant à "patrouiller", c'est que la cellule NK reçoit presque toujours les deux signaux antagonistes en même temps. Il y a donc un mécanisme qui maintien l'équilibre entre les deux systèmes et que l'effet final est la résultante de la somme de signaux opposés qui, en définitive, détermine l’avenir de la cellule "repérée".

Si la cible de la cellule NK possède un niveau élevé d'expression de CMH de classe 1 à sa surface, il y a de fortes chances pour que l’inhibition l’emporte et qu'elle soit "épargnée". Au contraire, si les molécules de CMH sont rares, ce qui est souvent le cas pour les cellules tumorales ou infectées, alors la balance penchera plutôt du côté de l’activation et donc de sa destruction.

Ses armes de destruction "massive"...
Les cellules NK interviennent dans plusieurs réponses immunitaires, elles peuvent, en particulier, aider les anticorps à tuer les cellules exprimant la cible sur laquelle l'anticorps s'est fixé. La libération d’interféron-gamma (IFN) par les cellules NK activées, a notamment pour effet l'activation des macrophages qui se traduit par une activité antitumorale et microbicide.
Certaines cytotoxines, comme le TNF -bêta (Tumor Necrosis Factor), libérées par les cellules NK activées, ont une action cytotoxique directe sur certaines lignées tumorales. Le TNF-bêta induit dans les cellules cibles une fragmentation de l'ADN qui aboutit à la mort cellulaire par apoptose.

Mise à jour

17 novembre 2015