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Comment lire le compte rendu de mammographie ?

Allez revoir votre médecin traitant !

Il a reçu les résultats et il sera en mesure de vous dire ce qu’il faut faire.
Si les images sont en faveur de la bénignité, ACR1 ou ACR2, il vous proposera de vous suivre sans autre examen. Si les images sont douteuses, il pourra demander une seconde lecture.
Le tableau ci-dessous vous donne les définitions des différents ACR, leur signification et leur implication pour vous, en pratique.

La classification de l’American College of Radiology (ACR)

 

Classification Interprétation & conduite à tenir Anomalies
ACR 0 Classification « d’attente » en situation de dépistage, dans l’attente d’un second avis, avant que le second avis soit obtenu ou que le bilan d’imagerie soit complété qui permettront une classification définitive  
ACR 1 Mammographie normale Aucune anomalie
ACR 2 Anomalies bénignes ne nécessitant ni surveillance ni examen complémentaire Opacités rondes avec macrocalcifications (adénofibrome ou kyste) 
Opacités ovales à centre clair (ganglion intra-mammaire) 
Opacités rondes correspondant à un kyste typique en échographie 
Image de densité graisseuse ou mixte (lipome, hamartome)
ACR 3 Anomalies probablement bénigne pour lesquelles une surveillance à court terme est conseillée Microcalcifications en foyer unique ou multiple ou nombreuses calcifications dispersées groupées au hasard 
Opacités rondes ou ovales, discrètement polycycliques non calcifiées, bien circonscrites, non typiquement liquidiennes en échographie
ACR 4 Anomalies indéterminées ou suspectes qui indiquent une vérification histologique, c’est-à-dire une biopsie pour confirmer le diagnostic et préciser le statut des récepteurs hormonaux (RH œstrogènes, progestérone) et le statut HER2 Microcalcifications groupées en amas, ou peu nombreuses 
Images spiculées sans centre dense 
Opacités non liquidiennes rondes ou ovales, à contour microlobulé ou masqué 
Distorsion architecturale
ACR 5 Anomalies évocatrices d’un cancer Microcalcifications nombreuses et groupées 
Amas de microcalcifications de topographie galactophorique
ACR 6 Cancer prouvé par l'examen histologique  

 

On m'a trouvé des microclacifications ...

DE QUOI S'AGIT-IL ?

C’est très banal et toutes les microcalcifications ne sont pas synonymes de cancer du sein.
Ce sont, par définition, des calcifications dont la taille est inférieure à 1 mm.
Les scientifiques retiennent deux causes principales, la calcification de débris cellulaires morts stagnant dans la lumière des canaux et des galactophores et l'hypersécrétion active de sels calcaires par les cellules, d'abord dans le cytoplasme puis secondairement dans les canaux. Ces deux mécanismes sont valables aussi bien pour les microcalcifications bénignes que malignes.

QUELLE IMPORTANCE ?

Les microcalcifications peuvent avoir des causes multiples, mais elles posent des problèmes de diagnostic car, 40 % des cancers infracliniques, sont révélés par des microcalcifications isolées. A l’opposé, les grosses calcifications, macrocalcifications, sauf lorsqu'elles sont vermiculaires ou branchées, sont, elles, toujours bénignes.
Le tableau ci-dessous résume les différents types de microcalcifications rencontrées et le risque de cancer du sein.

 

 

Classification
Bi-Rads (ACR)
Type 1 Type 2 Type 3 Type 4 Type 5
Anomalie Annelures en tasse de thé Punctiformes Poudreuses Formes irrégulières Vermiculaires, branchées
Risque de cancer 0 % 20 % 35 % 50 % 90 %
Surveillance De routine De routine À court terme Biopsie recommandée Biopsie

 

Vos autres interrogations ...

« Ils m’ont trouvé quelque chose et le « mammotome » est négatif ; comment est-ce possible ? »
Cette situation n’est pas exceptionnelle, pour les micro calcifications « ACR4 ». C’est ce que les médecins appellent un « faux-positif ». Ceci est inhérent à toute méthode de dépistage ! Néanmoins, une étude récente a montré l'intérêt d'un suivi de ces images car elles seraient un indicateur de risque de développer la maladie.

« On m’avait dit que c’était normal, à la relecture des clichés, le second radiologue a vu quelque chose … »
C’est rare. On estime qu’un « second lecteur » détecte, dans moins de 3 % des cas examinés, une anomalie. Même dans cette situation, dans seulement 15 % des cas le diagnostic de la maladie sera confirmé.

« Docteur vous m’avez palpé le sein, il y a huit mois et tout allais bien … »
Les cancers qui surviennent entre deux dépistages, appelés « cancers d’intervalles » sont rares, mais c’est possible, malheureusement ! On estime ce risque à 6 cas pour 10 000 femmes dépistées.

« A mon âge ! »
Même au-delà de 65 ans, le dépistage systématique a montré son intérêt. Il permet toujours de repérer les problèmes à un stade précoce, et d’améliorer le pronostic la maladie.

On a parlé de surdiagnostic et sur-traitement...
L’objectif du dépistage est de détecter des cancers à un stade précoce pour les guérir.
On sait maintenant que certaines lésions détectées par la mammographie de dépistage et traitées n'auraient pas évolué vers un cancer évolutif du vivant de la personne. C’est ce que l’on appelle le surdiagnostic. Il est inhérent à tout dépistage mais plus ou moins important selon les techniques utilisées et le dépistage concerné.
Le surdiagnostic concerne surtout les cas de cancers in situ , c'est-à-dire les lésions cancéreuses qui ne sont donc pas invasives. Pour ces lésions, les spécialistes considèrent qu’environ un cancer in situ sur trois ne serait pas évolutif et correspondrait donc à un surdiagnostic et en conséquence un surtraitement.

Les rayons provoquent le cancer...
Les cancers radio-induits sont la conséquence d'irradiations reçues au cours d’examens ou de traitements utilisant des rayons.
Dans étude récente publiée en 2001, a montré que des cancers radio-induits par une irradiation à faible dose, comme celle délivrée lors d'une mammographie de dépistage, bien que rare, était possible, notamment chez les femmes porteuses de mutation des gènes BRCA1 et BRCA2 .
Il faut insister que ce risque de cancers radio-induits est très faible au regard des bénéfices escomptés du dépistage. De plus, les progrès en imagerie médicale autorisent des doses d’exposition de plus en plus faibles.
Néanmoins, cela a conduit, d'une part, à maintenir l'âge de 50 ans pour le début du dépistage organisé tous les deux ans et, d'autre part, qu’en l’absence de symptôme ou de facteur de risque, il n’y a pas d’indication à se faire dépister avant l’âge de 50 ans.

Très important...

Vous avez participé au dépistage organisé tous les deux ans, bravo...  
Ne baissez pas la garde et restez vigilante, quelque soit votre âge, face à l’apparition de certains signes comme :

  • Un nodule, une boule, une grosseur dans le sein
  • Une anomalie récente du galbe d'un sein
  • Une rétraction de la peau ou du mamelon
  • Une rougeur, un œdème ou un aspect de peau d’orange ;
  • Un écoulement mammaire
  • La présence de ganglions palpables au niveau des aisselles.
     

Ces symptômes ne sont pas nécessairement révélateurs d’un cancer mais doivent vous conduire à consulter, par précaution et sans attendre la prochaine mammographie, votre médecin traitant ou votre gynécologue, qui demandera, si nécessaire, des examens complémentaires.

Mise à jour

19 novembre 2020