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Qui, quand et comment ?

Le « breast awareness » (BA)

Cette méthode, utilisée dans certains pays, se définit comme la connaissance par les femmes de l’aspect de leurs seins, leur sensation et leurs changements qu’ils soient physiologiques (liés à la grossesse, la ménopause, les variations pondérales …) ou anormaux (apparition d’une masse, d’une modification des mamelons…) afin de pouvoir identifier des modifications pathologiques à un stade précoce.
Cette technique permet aux femmes d'aquérir les connaissances, les compétences et la confiance nécessaires pour détecter un changement anormal de leurs seins afin de rapidement consulter un médecin.
A ce jour, son efficacité en termes d’anticipation du diagnostic et de réduction de la mortalité par cancer du sein sont encore limitées est en cours de validadtion

Cancer du sein
Cancer du sein

L'AUTOPALPATION DES SEINS

COMMENT ?

Le but de la pratique régulière de l'autopalpation est de permettre à une femme de noter tout changement dans ses seins, dès son apparition.
La meilleure période pour pratiquer cette palpation se situe environ une semaine après la fin de vos règles quand vos seins ne sont plus gonflés. Si votre cycle menstruel est régulier, il est préférable de les examiner le même jour de chaque mois.
En pressant 
assez fort pour bien sentir le tissu mammaire. Un rebord ferme sur la courbe basse de chaque sein est normal.
Tourner autour du sein, vers le haut et vers le bas de la même façon chaque fois. Il faut balayer la zone du sein entière et se rappeler la consistance d'une palpation à l'autre le mois suivant.
Examiner de la même façon le sein gauche, en utilisant les doigts de la main droite (placer alors l'oreiller sous l'épaule gauche). Répéter l'examen debout cette fois en plaçant un bras opposé au sein examiné derrière la tête. Cette position facilite l'examen des parties supérieure et extérieure des seins (vers les aisselles), là où presque la moitié des cancers des seins sont détectés. Vous pouvez pratiquer cette autopalpation sous la douche car elle est facilitée lorsque la peau est mouillée et savonnée. Pour plus de sûreté, vous pouvez vérifier vos seins devant un miroir pour noter tout changement d'aspect de la peau du sein ou du mamelon.

VOUS NOTEZ "QUELQUE CHOSE"...

Si un changement intervient, tel le développement d'une grosseur ou un gonflement dans le sein ou sous l'aisselle, une irritation ou une irrégularité de la peau, une douleur ou une rétraction du mamelon, une rougeur ou la formation de squames sur le mamelon ou sur la peau du sein ou un écoulement autre que du lait, vous devez consulter votre médecin dès que possible.
Il faut savoir que, la plupart du temps, les changements qui se produisent sur ou dans les seins ne sont pas dus à un cancer.

LES NOUVELLES RECOMMANDATIONS DES SPECIALISTES

Les grandes études n'ont pas apporté la preuve que l’auto-examen réduisait la mortalité par cancer du sein. A l'opposé, les essais contrôlés ont, par ailleurs, démontré que ce auto-examen pouvait augmenter le nombre de biopsies mammaires ne montrant pas de signes de cancer.
De plus, cet auto-examen est parfois associé à une majoration de l’inquiétude ou la découverte d’anomalies bénignes conduisant à des examens inutiles, ou bien, encore, le retard au diagnostic d’un cancer en raison d’un mauvais apprentissage de la technique
Les spécialistes considèrent que l'autopalpation ne doit pas être pratiqué isolément et ne doit pas se substituer aux autres modalités de suivi recommandées.

Cancer du sein

L'examen clinique des seins

C'EST UN EXAMEN PRATIQUÉ PAR UN MÉDECIN...

Le premier temps consiste en une observation des seins pour examiner leur aspect général (leur forme et leur taille), et l'aspect du mamelon (rétracté ou non).
Le second temps de l'examen consiste en une palpation des deux seins qui est réalisée à mains nues pour examiner leur consistance, c'est-à-dire leur texture, rechercher et localiser toute grosseur.

UNE "BOULE"

La situation d'une grosseur, en surface ou en profondeur et ses relations avec les tissus adjacents, adhérence ou pas, seront précisées.
Les creux des aisselles sont aussi examinées lors de la consultation. Le médecin peut aussi profiter de cette consultation pour apprendre à sa patiente à pratiquer l'autopalpation.
Le schéma ci-contre  regroupe les phases de l'évolution de la taille des nodules dans le sein.

Le dépistage organisé en France pour les femmes âgées de 50 à 74 ans..

LE DÉPISTAGE ORGANISÉ EN FRANCE

Le cancer du sein peut être détecté, de manière simple, à un stade précoce, ce qui augmente considérablement les chances de succès du traitement et de guérison. On estime qu'en dépistant tôt la maladie, 3 000 vies pourraient être sauvées chaque année.

 Pourquoi entre 50 à 74 ans ?
L’âge auquel doit commencer le dépistage par la mammographie reste controversé mais les spécialistes s’accordent pour dire que le dépistage doit commencer vers 50 ans. C'est l'âge à partir duquel commence le dépistage organisé en France.

Comment?
Les femmes de cette tranche d'âge bénéficient, tous les deux ans, d’une mammographie de dépistage et d'un examen clinique réalisé par le médecin radiologue gratuits. Deux clichés par sein, plus un cliché complémentaire si nécessaire sont réalisés. De plus, une deuxième lecture des clichés est systématique en cas d’examen normal.

LES RÉSULTATS

Les statistiques nationales, en baisse depuis 2012 ! 
Après avoir augmenté jusqu’en 2011-2012 pour atteindre un pic à 52,4 %, la participation au programme est en diminution.
En 2021, près de 2 700 000 femmes ont participé au dépistage dans le cadre du programme soit 50,6 % de la population cible des femmes de 50 à 74 ans. Il existe de variations régionales significatives. A ce nombre, il faut ajouter les dépistages effectués à titre individuel, de l'ordre de 10 %.
La participation est variable sur le territoire avec des écarts entre régions allant de 35,2 % en Corse et 38,4 % en Ile-de-France, à 56,4 % dans les Pays de la Loire et 57,1 % en Centre-Val de Loire.
La participation des femmes à ce programme de dépistage demeure néanmoins insuffisante. En effet, il est estimé qu'un taux de 70 % de participation est nécessaire pour pouvoir, par une prise en charge la plus précoce possible, réduire la mortalité par cancer du sein.

Ce qui a pu être dépisté... 
Près de 39 000 cas de cancers invasifs et carcinomes canalaires in situ détectés en 2015-2016.
La proportion des cancers in situ détectés a été de 11,7 % chez les femmes ayant effectué leur premier dépistage et 14,2 % chez les femmes ayant effectué un précédant dépistage en 2015-2016.
Les cancers invasifs dépistés représentent environ 35 % des nouveaux cas chez des femmes françaises de 50 à 74 ans.

POUR Les femmes âgées de 40 à 50 ANS

LE CONTEXTE

Les résultats récemment publiés d'études épidémiologiques
Elles tendent à montrer qu'il serait souhaitable d'élargir l'accès à une mammographie de dépistage à toutes les femmes, sans facteur de risque, âgées de 40 et 50 ans. Ces résultats ont déjà été pris compte par certains pays.

Les problèmes à résoudre...
La baisse de performance de la mammographie de dépistage, au fur et à mesure que l’âge décroît, explique les appréciations variables selon les pays. En effet, la densité des seins est plus importante chez les femmes jeunes ce qui rend plus difficile la détection de nodules anormaux dans la glande par la mammographie. Cet obstacle peut être contourné en couplant la mammographie avec une échographie des seins.

Ce qui se fait en France...
Les données de l'Observatoire de sénologie et de l'Assurance Maladie montrent, qu'environ 30 % des femmes de cette tranche d'âge ont eu une mammographie de dépistage à titre individuel.

LES RECOMMANDATIONS EN FRANCE

  • Dès 20 ans : autopalpation des seins tous les mois
  • De 20 et 39 ans : examen clinique du sein par un spécialiste tous les 3 ans
  • De 40 à 50 ans : examen clinique du sein tous les ans par un spécialiste et mammographie tous les 2 ans, si facteur de risque
  • De 50 à 74 ans : dépistage organisé par mammographie de dépistage, gratuite, tous les 2 ans 2 incidences ; double lecture ; clichés rendus à la patiente

L'IRM pour qui ?

CE QUE L'ON SAIT...

L'IRM mammaire tend à se développer en matière de dépistage du cancer du sein.
Pour la population générale, son intérêt n'est pas validé car elle est à l'origine d'un nombre important de faux positifs.
En revanche, chez les femmes à haut risque de cancer du sein, l'IRM est plus sensible mais moins spécifique que la mammographie, c'est-à-dire que le nombre de faux positifs est plus élevé, ce qui à pour conséquence d'augmenter le nombre d'examens complémentaires et de biopsies.

LES RECOMMANDATIONS DE L'HAS...

Elle est systématique en cas

  1. D’antécédent d’irradiation thoracique médicale à haute dose, comme par exemple pour le traitement de la maladie de Hodgkin
  2. De prédisposition génétique avérée (notamment mutation des gènes BRCA1 et BRCA2)
  3. D'antécédent familial de cancer du sein avec score d’Eisinger d’indication de la consultation d’oncogénétique ≥ 3.
     

 Elle est optionnelle

  1. En présence d’anomalies radiologiques à la mammographie
  2. D’une densité mammaire de classe 4
  3. D’un écoulement séro-sanglant.
     

Elle n’est pas préconisée en première intention en cas de masse palpable.

Le score d’Eisinger aide à orienter plutôt vers une IRM mammaire..

 

Antécédents familiaux

Cotation

Mutation BRCA1 ou 2 identifiée dans la famille

5

Cancer du sein chez une femme < 30 ans

4

Cancer du sein chez une femme entre 30 et 39 ans

3

Cancer du sein chez une femme 40 et 49 ans

2

Cancer du sein chez une femme 50 et 70 ans

1

Cancer du sein chez un homme

4

Cancer de l’ovaire

3

Score ≥ 3 : indication à une consultation d’oncogénétique
Score < 3 : pas d’indication à une consultation d’oncogénétique, dépistage organisé

 

Les 7 facteurs de risque impliquant une surveillance spécifique...

Antécédents personnels Antécédents familiaux

Cancer du sein invasif 
Carcinome canalaire in situ;
Hyperplasie canalaire ou  lobulaire atypique
Carcinome lobulaire in situ;
Radiothérapie thoracique (irradiation thoracique médicale à haute dose pour maladie de Hodgkin) ;

Cancer du sein avec score d'indication à la consultation d'oncogénétique ≥  3 selon le score d'Eisinger (score obtenu après analyse de l'arbre généalogique et de l'histoire familiale permettant d'évaluer la nécessité d'une consultation avec un oncogénéticien), en l'absence de mutation génétique identifiée dans la famille.

 

 

Les recommandations actuelles pour les personnes à risque

 

Facteur de risque 

Recommandations actuelles de l'INCa/HAS

Antécédent personnel de cancer du sein, sans prédisposition génétique

Mammographie annuelle

Antécédent de lésions atypiques du sein

Mammographie annuelle pendant 10 ans puis tous les 2 ans (dans le cadre du dépistage organisé si ≥ 50 ans)

Antécédent personnel d’irradiation thoracique avant 30 ans

IRM mammaire et mammographie annuelles à partir de 8 ans après la fin de l’irradiation et au plus tôt à 30 ans

Risque élevé ou très élevé de cancer du sein en raison de l’histoire familiale, sans prédisposition identifiée

Risque élevé : mammographie annuelle avant 50 ans (au plus tôt à partir de 40 ans) puis retour au dépistage organisé à partir de 50 ans. Débuter la surveillance 5 ans avant l’âge du cancer le plus précoce dans la famille
Risque très élevé : IRM mammaire et mammographie annuelles à partir de 30 ans

Prédispositions génétiques au cancer du sein (BRCA1, BRCA2)

30–64 ans : IRM mammaire et mammographie annuelles
65 ans et plus : mammographie annuelle, IRM mammaire à discuter

 

Mise à jour

12 septembre 2023