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En chimiothérapie

RENDRE LA CHIMIOTHERAPIE PLUS PERFORMANTE

LES MODALITÉS D’ADMINISTRATION

La chimiothérapie du traitement du cancer du sein est maintenant plus efficace, mais plus toxique. Le standard, il y a 10 ans, était le FEC50 administré toutes les 3 semaines. Aujourd’hui, les nouveaux protocoles de chimiothérapie sont :

  • Plus intensifs (2001), FEC100 qui entraîne une réduction du risque relatif de décès de 35 %
  • Plus denses (2003), dans ce cas la chimiothérapie est administrée toutes 2 semaines au lieu de toutes les 3 semaines ce qui aboutit à une réduction du risque relatif de décès de 32 %
  • A base de taxane TAC (2003), une réduction du risque relatif de décès de 30 %



UNE TOLÉRANCE OPTIMISÉE…

La réduction des effets secondaires de la chimiothérapie est un autre domaine d'études actives. Des essais thérapeutiques sont en cours pour définir le rôle des facteurs de croissance des globules blancs dans le traitement et la prévention de la baisse du taux de globules blancs qui est un effet secondaire important de la chimiothérapie.
Les fortes doses de chimiothérapie et la transplantation de cellules souches de moelle osseuse ou de sang périphérique ont fait l’objet d’études importantes. L'utilisation de médicaments à des doses plus élevées suivie de transplantation de cellules souches venant de la moelle osseuse fait l'objet d'essais thérapeutiques contrôlés. Les résultats d'études récentes indiquent qu'une chimiothérapie à fortes doses avec transplantation de cellules souches n'est pas plus efficace qu'une chimiothérapie à dose normale. De plus, cette technique entraîne des effets secondaires plus sérieux. Actuellement, les patientes ne devraient être soumises à ce traitement que si elles participent à un essai thérapeutique.

DE NOUVELLES OPTIONS EN TRAITEMENT ADJUVANT

Des nouvelles associations de médicaments de chimiothérapie sont actuellement testées au cours d'essais thérapeutiques. Les principales recherches portent sur le docétaxel , la gemcitabine et l'irinotécan.
D'autres essais thérapeutiques comparent l'efficacité de la chimiothérapie néoadjuvante (administrée avant les traitements comme la chirurgie et la radiothérapie) et la chimiothérapie adjuvante (administrée après).

Les protocoles standards

Génération 1ère ligne 2nd ligne Autres lignes
1ère génération CMF FEC 50 AC
2ème génération CAF ou CEF 
FAC 
FEC 100 AC x 4 puis P toutes les 3 semaines x 4
3ème génération DAC (docétaxel) FEC 100 x 3 puis D x 3 
FEC x 4 puis P hebdo x 8 
(P = paclitaxel)
AC x 4 puis P tous les 15 jours x 4
4ème génération Séquentiel anthracycline -cyclophosphamide (AC) - taxane (AC-T)    

De nouvelles molécules...

LES NOUVELLES FORMES DE PACLITAXEL

De nouvelles formes de paclitaxel, soit fusionnées avec des protéines, soit pégylées qui ne contiennent plus de Crémaphor™ comme solvant, devraient être beaucoup plus maniables et mieux tolérées.
La forme pégylée du paclitaxel, l’Abraxane™, est déjà homologuée aux USA et en Europe pour le traitement des formes avancées de cancer du sein.

L’IXABEPILONE (IXEMPRA™)

Cette molécule appartient à la famille des épothilones, molécules proches, en ce qui concerne leur mode d’action, des taxanes.
Elle est active en perfusions intraveineuses et nécessite une prémédication du même type de celle utilisée pour les taxanes.
Ce médicament n'est homologué qu'aux USA pour le traitement des cancers du sein métastatiques résistants aux autres médicaments, y compris le Taxotère™ et le Taxol™. Il s’utilise seul ou en association avec la capécitabine (Xéloda™).

ERIBULINE (HALAVEN™)

C'est un inhibiteur de la dynamique des microtubules n'appartenant pas à la famille des taxanes, mais à la classe des agents antinéoplasiques de type halichondrine.
C'est un analogue de synthèse à structure simplifiée de l'halichondrine B, une substance isolée de l'éponge marine Halichondria okadai .
L'éribuline inhibe la phase de croissance des microtubules sans altérer la phase de raccourcissement, et piège la tubuline dans des agrégats non productifs.
L'éribuline exerce ses effets par un mécanisme antimitotique au niveau de la tubuline, qui entraîne le blocage de la phase G2/M du cycle cellulaire, une perturbation des fuseaux mitotiques et finalement la mort cellulaire par apoptose après un blocage mitotique prolongé.
Les résultats d'une étude de phase 3 a montré que cette molécule permet d'améliorer la médiane de survie globale par rapport au traitement standard des cancers du sein métastatiques lourdement pré traités.
Ce médicament est homologué pour le traitement du cancer du sein localement avancé ou métastatique, dont la maladie a progressé après au moins un protocole de chimiothérapie pour le traitement du stade avancé. Le traitement antérieur, en situation adjuvante ou métastatique, doit avoir comporté une anthracycline et un taxane, sauf chez les patients ne pouvant pas recevoir ces traitements.
Les effets indésirables les plus fréquents sont une neutropénie, de la fatigue, et des neuropathies périphériques.

D'AUTRES MOLÉCULES

La sapacitabine est un analogue nucléosidique qui interfère avec la synthèse de l’ADN et provoque la destruction des cellules.
Le seliciclib est un inhibiteur de kinases cyclines dépendantes (CDKs) aux fonctions multiples dans la cellule et qui augmente les effets de la sapacitabine. Des premiers essais testant l'association de ces deux molécules ont montré une efficacité dans des cancers associés à une mutation familiale portant sur les gènes BRCA .

Mise à jour

30 mai 2019