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La radiothérapie

LES TECHNIQUES

LE PRINCIPE

La radiothérapie est l'utilisation de rayons à haute énergie pour détruire les cellules cancéreuses et les empêcher de se multiplier.
Comme la chirurgie, c'est un traitement local car l'irradiation ne peut atteindre que les cellules cancéreuses dans la zone traitée.
La radiothérapie est utilisée après la chirurgie, cas le plus fréquent ou, parfois, avant.

DEUX MODALITÉS D'APPLICATION...

La radiothérapie externe (radiothérapie transcutanée) (RTE)
De nos jours c'est un accélérateur linéaire qui permet de générer des rayons qui vont traiter le cancer.
La radiothérapie conformationnelle est définie comme étant une irradiation transcutanée dans laquelle le volume traité est adapté au volume cible reconstruit en trois dimensions. Elle permet ainsi de diminuer l’irradiation des organes à risque.
Elle utilise une imagerie tridimensionnelle et a pour objectif une meilleure adaptation de la forme du volume irradié à celle du volume-cible.


La curiethérapie ou brachythérapie
C’est l'utilisation, dans le traitement des tumeurs, de sources radioactives, naturelles ou artificielles, placées dans les tissus ou à leur contact. La curiethérapie peut soigner à de nombreux cancers, pourvu qu'ils soient accessibles et de petit volume (moins de 4 à 5 cm de diamètre).

@ Pour en savoir plus, cliquez sur le lien, ici, « Radiothérapie » 

LA RADIOTHÉRAPIE PELVIENNE

ADJUVANTE OU DE PRÉVENTION

Dans quelles circonstances
Les indications actuelles validées de la radiothérapie adjuvante sont les suivantes :

  • L'examen des ganglions lymphatiques, sous microscope a détecté des cellules cancéreuses (N+)
  • Au stade IA, lorsque le grade histologique est G3
  • Aux stades IC, IIA, IIB, ou III, si les examens du bilan d'extension indiquent une invasion potentielle des ganglions lymphatiques ou des tissus environnants
     

Les modalités
La radiothérapie externe doit être réalisée dans les 9 semaines post-opératoires. L'irradiation pelvienne est réalisée, de préférence, en modulation d’intensité (RCMI), c'est-à-dire, de manière très ciblée et guidée par une imagerie par scanner. Le volume d’irradiation dépend de l’extension tumorale.
La radiothérapie cible le pelvis, en cas d'absence de ganglions (pN0) et éventuellement la région lombo-aortique en cas d’atteinte des ganglions (pNx ou pN1).
La dose totale administrée est de 45 à 50 Gy, en 5 fractions hebdomadaires de 1,8 à 2 Gy pendant 5 semaines.

En pratique...
Si vous ne recevez pas de chimiothérapie, la radiothérapie commence dès la cicatrisation de la plaie opératoire, dans les neuf semaines suivant l'intervention chirurgicale. On recommande de commencer la radiothérapie au plus tard à la 12ème semaine après l'intervention chirurgicale, même si rien ne le prouve scientifiquement.
Si vous suivez une chimiothérapie, la plupart des centres recommandent d'attendre la fin de la chimiothérapie pour entreprendre une radiothérapie.

NÉO-ADJUVANTE OU PREMIERE

La radiothérapie est délivrée avant l'intervention chirurgicale.
Elle est utilisée pour réduire la taille de la tumeur et/ou pour permettre une chirurgie plus  limitée. Cette technique est parfois utilisée pour les patientes âgées ou dans le cas où la tumeur serait importante ou difficile en extirper.

ALTERNATIVE

La radiothérapie externe et la curiethérapie peuvent être des alternatives à la chirurgie en cas de tumeur de haut grade et/ou avec atteinte profonde du myomètre.

PALLIATIVE

Elle est indiquée pour des tumeurs évoluées sur le plan locorégional et non opérables d’emblée. Les techniques font appel à une radiothérapie contractée.
La radiothérapie est réalisée après une destruction de la tumeur grâce au laser (photo-destruction laser).
C’est une alternative intéressante pour contrôler votre maladie, si votre état général contre-indique l'intervention et que vous avez une tumeur localisée.

EN PRATIQUE...

LE RENDEZ-VOUS DE « CENTRAGE »

Vous rencontrerez habituellement en consultation un médecin radiothérapeute qui vous examinera et vous expliquera votre traitement, la durée et le rythme des séances.
Cette première consultation a pour but de définir précisément la région à irradier, les zones à protéger et la technique d’irradiation la mieux adaptée à votre cas. Pour cela, des clichés radiologiques seront réalisés grâce à un « simulateur », appareil possédant les mêmes caractéristiques techniques que le futur appareil de traitement. La zone à irradier sera repérée par des marques au feutre sur la peau (à ne pas effacer) ou par de petits points de tatouage de la taille d’une pointe de stylo (ces points de tatouages restent de manière permanente).
Cette étape de repérage dure 40 à 60 minutes.
Le traitement lui-même ne débutera que plusieurs jours après, des calculs étant nécessaires. Pour préciser encore les régions à irradier et celles à éviter, un « scanner radiothérapie » peut vous être proposé, avant, pendant ou après le centrage.

LES SÉANCES DE RADIOTHÉRAPIE

Vous serez placé sur la table d'irradiation de la même façon que vous étiez placé lors de la simulation. Vous serez allongée sur le dos (décubitus dorsal), vos bras sur la poitrine. La coention consiste en des cales sous les pieds ou sous les genoux et souvent un matelas de contention. Dans votre cas, il n'y a pas de moule thermoformé.
Au cours de la séance, il faut respirer doucement et ne pas bouger.
La radiothérapie est habituellement réalisée une fois par jour, tous les jours sauf le week-end. Sa durée standard est de 6 semaines. Le rythme et la durée du traitement, déterminés par le radiothérapeute, doivent être respectés. La durée d'une séance d'irradiation est d'environ 15 minutes.
L'irradiation est inodore, invisible, incolore et indolore. Durant le traitement, vous êtes constamment surveillé à l'aide d'une caméra de télévision et en contact avec l'infirmier(e) par un interphone. La séance peut être interrompue à tout moment si nécessaire. Les paramètres d'irradiation sont constamment contrôlés par un ordinateur.
Des radiographies prises pendant la séance contrôlent également votre traitement. Chaque médecin qui vous a pris en charge assurera avec les infirmiers une surveillance clinique, demandera les prises de sang et les radiographies qu'il juge utiles.

ATTENTION...

La moelle osseuse pelvienne est le siège de près de 50 % de l’hématopoïèse totale. La radiothérapie des aires ganglionnaires pelviennes, et des cancers situés à proximité des structures osseuses du bassin, expose à une plus grande toxicité hématologique de l’ordre de 30 à 70 %...

La curiethérapie

LES RADIO-ÉLÉMENTS

Les radioéléments utilisés sont le césium 137 ou l’iridium 192.

  • Le césium 137 : les microsources sphériques sont assemblées dans des porte-sources en acier inoxydable, flexibles, permettant d’utiliser des trains de sources de longueur et d’activité différentes.
  • L’iridium 192 : en fils souples continus ou en microsources pour les appareils projecteurs automatisés, à haut débit de dose ou à bas débit pulsé.
     

LA CURIETHÉRAPIE A HAUT DÉBIT DE DOSE A LA PREFERENCE DES SPECIALISTES...

Le principe
Elle délivre, en un temps court, une forte dose dans un volume limité. L’activité étant de 5 à 10 Curie, il suffit de quelques minutes pour délivrer 5 Gy à 10 mm de la source. Par comparaison, en bas débit, une dose de 60 Gy sera délivrée en 5 à 7 jours.
Ceci permet de réduire la durée d'irradiation et le temps d'immobilisation.
L'irradiation a lieu dans des bunkers assez proches de ceux utilisés en radiothérapie classique, et selon les mêmes méthodes de radioprotection.

En pratique
C'est la technique le plus souvent proposée actuellement.
Sa mise en œuvre ne nécessite pas d’anesthésie générale, mais une simple prémédication.
Un applicateur intravaginal est mis en place. L’irradiation dure quelques minutes. Deux à quatre séances, au rythme d'une par semaine, sont nécessaires.
Cette irradiation est effectuée à l’aide d’un projecteur de source qui se déplace dans des cathéters mis en place à l'intérieur ou au contact de la tumeur, suivant des positions et une longueur liées à la topographie tumorale et des temps déterminés et ajustés par ordinateur, de façon à obtenir la distribution de dose optimale.

Peu de contraintes...
Vous pouvez sortir le jour même car, à la fin de la séance, il ne persiste pas de radioactivité résiduelle, rendant, ainsi, l'hospitalisation inutile.

LES INDICATIONS

La curiethérapie vaginale est désormais le standard de traitement pour les lésions de pronostic intermédiaire. La curiethérapie seule peut être une alternative à la chirurgie en cas de tumeur de bas grade. Elle est prescrite dans deux situations différentes

  1. En tant que traitement exclusif par un applicateur vaginal : 4 x 6 Gy prescrit à 5 mm de profondeur muqueuse.
  2. Après radiothérapie externe (RTE) : 2 x 5 Gy à 5 mm de profondeur muqueuse.

LES TYPES DE CURIETHÉRAPIE

  

Type de curiethérapie

Source

Durée d'application
Dose
Hospitalisation

Bas débit (LDD)

Césium 137

Deux à six jours
Dose de 50 Gy délivrée, calculé à 5 mm d’épaisseur
Hospitalisation 4 à 5 jours dans une chambre radio-protégée

Haut débit (HDD)

Iridium 192

Quelques minutes
Dose de 21 à 24 Gy en 3 séances de 7 Gy ou en 4 séances de 5 à 6 Gy, calculés à 5 mm d’épaisseur
Hôpital de jour


  

Radiothérapie ou pas selon le stade et/ou le grade ?

  1. Pas de radiothérapie : IA et IB de G1
  2. Curiethérapie de la cicatrice vaginale : IA et IB de G2 ou 3 et Stades IC et IIA de G1 ou 2
  3. Radiothérapie (tomothérapie) : IIB, III et IV à discuter lors de la réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) 

Mise à jour

25 juillet 2022