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Les types histologiques

LES ADÉNOCARCINOMES

LA FORME LA PLUS COMMUNE

Dans plus de 90 % des cas, il s’agit d’un adénocarcinome se développent à partir des glandes de l’endomètre. C’est pourquoi le terme de cancer de l’endomètre est quasiment synonyme de cancer du corps de l’utérus.

DES VARIANTES HISTOLOGIQUES

Les anatomo-pathologistes distinguent plusieurs sous-types histologiques (examen au microscope) de cancers de l’endomètre :

  • L’adénocarcinome endométrioïde, le plus fréquent (60 % des cas) est de bon pronostic. Cependant, un quart des adénocarcinomes endométrioïdes de haut grade seraient porteurs de mutations initialement décrites dans les adénocarcinomes séreux
  • L'adéno-acanthome représente la seconde forme en termes de fréquence (22 % des cas) et est de bon pronostic
     

 Les autres formes des adénocarcinomes comprennent :

  • Le carcinome séreux (10 % des cas) présente plus fréquemment une atteinte extra-utérine ou d’une infiltration myométriale plus importante
  • L’adénocarcinome avec différenciation malpighienne, longtemps appelé carcinome adénosquameux (7 % des cas) est de moins bon pronostic
  • Le carcinome à cellules claires (3 à 6 % des cas) survient souvent chez des femmes plus âgées et est de pronostic réservé
  • L’adénocarcinome avec métaplasie malpighienne, appelé aussi adénoacanthome
  • Le carcinome mucineux pose des problèmes de diagnostic différentiel avec l’adénocarcinome de l’endocol. 

Deux types de cancers de l'endomètre

LE TYPE 1 (ENDOMETROIDE)

C'est la forme la plus fréquente, environ 80 % des cas. C'est un carcinome endométrioïde de bas grade, 1 et 2.
Il existe trois sous-types moléculaires (consortium international TransPORTEC) : ultramutées « POLE » ;  hypermutées « MSI » ;  bas nombre de copies « NSMP »

Il est œstrogène-dépendant et exprime des récepteurs hormonaux. L'hyperoestrogénie relative induit une instabilité microsatellitaire à l'origine de l'inactivation du gène PTEN .
Il apparait tôt après la ménopause au cours de la 5 ou la 6 ème décennie.
Il affecte plus volontiers, les femmes présentant une obésité, une hypertension artérielle, un diabète gras.
Sur le plan gynécologique, il s'agit plutôt de femmes qui ont été réglées tôt, qui ont présenté une ménopause tardive, qui ont eu pas ou peu de grossesses.
Le cancer est habituellement diagnostiqué à un stade précoce et le pronostic est bon.

LE TYPE 2 NON-ENDOMETROIDE

Il s'agit de carcinomes à cellules claires, de carcinomes papillaires séreux et de carcino-sarcomes de haut grade histologique.
Il s'agit d'une forme
œstrogène -indépendante .
Il n'exprime pas les récepteurs hormonaux et il présente des anomalies d’emblée du gène p53 .
Il nait souvent dans les polypes. Sa dissémination se fait à distance sans envahir le myomètre
Il touche les femme plus âgées, non obèses, dans leur 7 ou 8ème décennie.
Il souvent diagnostiqué à un stade plus avancé et son pronostic est plus réservé.

Type I versus Type II

 

Caractères Type I
(80 % des cas)
Type II
(20 % des cas)
Histologie habituelle Carcinome endométrioïde de bas grade Carcinome séreux
Œstrogène dépendant OUI NON
Obésité/syndrome métabolique OUI NON
Age de découverte

50 - 60 ans
Stade I 80 %

Plus de 65 ans (postménopause)
Stade I 10 %

Précurseur Hyperplasie endométriale avec atypies Carcinome séreux intra-épithélial
Atteinte du myomètre < 50 % > 50 %
Atteinte des ganglions NON OUI
Stade FIGO BAS ÉLEVÉ
Pronostic (survie à 5 ans) 85 % 55 %
Marqueurs bimoléculaires

Mutation du PTEN
Instabilité microsatellitaire (MSI)
Mutations Kras, b-caténine

Mutations p53, p16

 

Cancer du corps de l’utérus
Cancer du corps de l’utérus

LES SARCOMES

C'EST UNE FORME RARE DE CANCER DU CORPS DE L'UTERUS

Ces tumeurs se développent dans le stroma (tissu conjonctif) de l'endomètre. Selon les estimations, les sarcomes utérins y compris les leiomyosarcomes et les sarcomes de l'endomètre représentent moins de 5 % des cancers du corps de l'utérus.

LES FORMES HISTOLOGIQUES

Les sarcomes de l'utérus appartiennent à l'une des trois catégories suivantes, basées sur le type de cellules à partir duquel elles se développent. Ils sont rares.
Les léiomyosarcomes utérins sont des tumeurs rares; 1,3 % des cancers de l’utérus. Elles se développent à partir de la paroi musculaire de l'utérus.
Les carcinosarcomes utérins sont aussi appelés tumeurs mésodermiques malignes mixtes ou tumeurs de Muller malignes mixtes (abrégé MMMT). Elles débutent dans l'endomètre et elles ont les caractéristiques des sarcomes.
Les tumeurs mixtes stromales et épithéliales sont généralement classées parmi les sarcomes de l'utérus mais certains médecins les classent plus près des carcinomes.

LEURS TRAITEMENTS

Ils font appel à la chirurgie et à la chimiothérapie à base d'ifosfamide et d'adriamycine. Le rôle de la radiothérapie reste discuté. Le pronostic est sombre.

Vers une classification biomoléculaire des cancers de l'endomètre

POURQUOI ?

Les analyses menées au sein du groupe de recherche du Cancer Génome Atlas sur les différentes formes de la maladie ont confirmé son caractère hétérogène.
Les chercheurs, grâce au consortium international TransPORTEC, ont identifiées cinq e sous-groupes moléculaires distincts :

    • Une mutation de la polymérase ε (POLEmut) associée à un phénotype ultra-muté de très bon pronostic
    • Une instabilité microsatellitaire (MSI) dans environ 30 % des cas et de bon pronostic  
      • Un nombre faible de copies microsatellitaires (CN bas) de pronostic intermédiaire
      • Un nombre élevé de copies microsatellitaires (CN haut), essentiellement associé aux formes séreuses de haut grade 
    • Le groupe avec un nombre élevé de copies/p53abn
    • Les formes avec un nombre faible de copies/NSMP
    • Les formes avec des classifications multiples.
       

EN PRATIQUE MAINTENANT...

Les nouvelles recommandations des experts insiste sur la réalisation d'analyses complémentaires associant les marqueurs immunohistochimiques (p53, MLH1, PMS2, MSH6, et MSH2) et un test moléculaire (analyse de mutation du domaine d’exonucléase du POLE) pour les tumeurs de haut grade.
Cette classification moléculaire est particulièrement importante pour les tumeurs de haut grade car elle guide la stratégie thérapeutique.

Classification biomoléculaire (TCGA pragmatic molecular classifier nomenclature)

  • Ultramuté (POLE-mutant)
    • Tumeurs avec altérations de la polymérase ε (POLE) pathogènes entraînant une augmentation marquée de la fréquence des mutations de transversion
    • Patientes jeunes
    • Absence de toute association de troubles métaboliques et/ou obésité
    • Bon pronostic
  • Hypermuté (déficient en réparation des mésappariements [MMRd]
    • MSI (instabilité des microsatellites) à la suite d'une réparation défectueuse des mésappariements de l'ADN durant sa duplication, associée à un  taux de mutation 10 fois plus élevé que pour les tumeurs microsatellitaire stables ou compétentes en MMR (système de réparation des erreurs de la réplication de l'ADN)
    • Concerne une large tranche d'âge et les patientes porteuses d'un syndrome de Lynch (10%)
    • Pronostic intermédiaire, dépendant du stade.
  • Nombre de copies élevé (p53-anormal)
    • Mutations du gène TP53, associées à des altérations importantes du nombre de copies somatiques et faibles taux de mutation
    • Le carcinome séreux et le carcinosarcome sont les prototypes de tumeurs anormales p53, environ 50% des cas présentent d'autres histotypes, y compris quelques exemples de carcinome endométrioïde de bas grade
    • Concerne 20% de tous les carcinomes de l'endomètre
    • Pronostic réservé
  • Nombre de copies faible (pas de profil moléculaire spécifique [NSMP])
    • Tumeurs sans mutations du TP53 et de POLE, "compétentes" en « ROR » avec des altérations relativement faibles du nombre de copies somatiques.
    • Pronostic dépendant du stade : intermédiaire à excellent

Mise à jour

11 juin 2023