Stades
LA STADIFICATION
COMMENT ?
Selon les résultats de l'examen clinique et de la biopsie, certains examens d'imagerie médicale comme la radiographie du thorax, la scintigraphie osseuse, l'échographie, le scanner, voire l'IRM, peuvent être réalisés pour affirmer le stade clinique du cancer. Des analyses sanguines peuvent aussi être effectuées pour permettre de faire un bilan de santé et de détecter si le cancer s'est étendu à certains organes.
T.N.M.
Une classification du stade est un code standard international par lequel les équipes de cancérologie décrivent l'extension d'un cancer. Le système TNM (de l'American Joint Committe on Cancer) est le standard.
- La lettre T (Tumeur) suivie d'un chiffre allant de 0 à 4 décrit la taille de la tumeur, les tumeurs classifiées T4 sont les plus importantes et sont étendue
- La lettre N (ganglion ou Node en anglais) suivie d'un chiffre allant de 0 à 3 indique si le cancer s'est étendu aux ganglions lymphatiques
- La lettre M (Métastase) suivie d'un 0 ou d'un 1 indique si le cancer s'est étendu ou non à des organes distants (s'il a métastasé par exemple dans les poumons ou dans les os) ou aux ganglions lymphatiques qui ne sont pas près du col de l’utérus.
DEFINIR UN STADE DE LA MALADIE
Les caractéristiques, T, N et M, attribuées au cancer, peuvent être regroupées en cinq stades.
Le stade est dénommé par un chiffre romain allant de I à IV du stade I, le moins avancé, au stade IV, le plus avancé. Le stade 0 correspond aux cancers in situ.
Le système TNM se subdivise en deux, le stade clinique préthérapeutique (avant le traitement) est désigné par TNM ou cTNM (c est l’aspect à l’examen clinique) et le stade anatomo-pathologique et post-chirurgical désigné par pTNM (p correspond à l’aspect au microscope de la pièce opératoire). L’estimation du pronostic est meilleure avec le pTNM qu’avec le cTNM.
Les valeurs T.N.M. et FIGO
T = TUMEUR | N = NODE (GANGLIONS) | MÉTASTASES = M |
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Stadification (FIGO & TNM 2009)
STADES FIGO | TNM | CRITÈRES |
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Stade I |
T1 T1a T1b |
Tumeur limitée à l'endomètre Tumeur infiltrant < 50 % de l’endomètre Tumeur envahissant > 50 % de l’endomètre |
Stade II |
T2 | Invasion du stroma cervical sans extension au delà |
Stade III |
T3a
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Extension à la séreuse ou des annexes ou du péritoine Extension vaginale Extension aux ganglions - N+ pelviens - N+ para-aortiques |
Stade IV IVA IVB |
Tout T M1 |
Envahissement de la vessie ou du colon Métastases à distance |
IMPORTANT...
La nouvelle classification décrit 4 groupes de risque (faible, intermédiaire, haut-intermédiaire et élevé) basés sur les données de la classification FIGO, l’analyse anatomopathologique (type, grade, emboles), et également les données de l’analyse moléculaire.
Au delà de la stadification...
LE GRADE HISTO-PRONOSTIC
Le principe
Le médecin anatomopathologiste examine les tissus prélevés (biopsie de l'endomètre ou pièce opératoire) au microscope (examen histologique) et leur attribue un grade pathologique. Le grade pathologique aide à préciser la stratégie thérapeutique et d'évaluer le pronostic de la maladie.
Plus les tumeurs sont indifférenciées, c’est à dire différentes des structures normales, plus elles sont agressives. A l'inverse, plus une tumeur est différenciée, c’est à dire proche de la structure normale, plus son évolution est favorable.
Le grade (G) et le type
Il existe, selon la nouvelle classification des tumeur de bas grade (ancien grade 1-2) ou de haut grade (ancien grade 3). De même, les types histologiques sont maintenant regroupés en endométrioïde ou non-endométrioïde (séreux, cellules claires, carcinosarcomes), anciennement, type 1 et type 2.
LA VITESSE DE MULTIPLICATION DES CELLULES
Le degré de rapidité avec lequel les cellules cancéreuses semblent se multiplier (nombre de mitoses) est un autre facteur important intervenant dans la détermination du grade d'un cancer de l'utérus. Il faut savoir qu’une nouvelle classification est en cours de validation.
Il distingue deux types de cancers de l’endomètre :
- Le cancer endométrioïde de type 1 est habituellement de bas grade et est souvent rencontré en cas de traitement substitutif de la ménopause uniquement avec des œstrogènes, « non opposé » en jargon médical !
- Le cancer non-endométrioïde de type 2 est généralement de haut grade et ne sont pas sensibles à l’action des œstrogènes.
LES AUTRES EXAMENS POSSIBLES
La ploïdie
La ploïdie des cellules cancéreuses se réfère à la quantité d'ADN qu'elles contiennent dans leur noyau. S'il y a une quantité normale d'ADN, les cellules sont dites diploïdes. Si le taux d'ADN est anormal, les cellules sont dites aneuploïdes. Certaines études ont montré que les cancers gastriques aneuploïdes ont tendance à être plus agressifs. Le pourcentage de phase S pourrait avoir un intérêt pronostic dans certaines formes de la maladie.
L’index Ki-67
Le taux de division des cellules cancéreuses peut aussi être estimé par le test Ki-67. Un index Ki-67 élevé indique que les cellules cancéreuses se divisent rapidement, mais les spécialistes n'accordent pas tous un intérêt à ce test pour déterminer le pronostic de la maladie.
La mesure de HER2
Dans 10 % des cancers de l’endomètre, un taux trop élevé d'une protéine accélératrice de la croissance appelée HER2/neu ou C-erbB-2 est mis en évidence. Ceci est dû au fait que les cellules cancéreuses ont trop de copies du gène HER2 qui commande aux cellules de produire cette protéine. Ces cancers ont tendance à se développer et à s'étendre plus agressivement que les autres cancers de l’endomètre.
LES AUTRES EXAMENS ENCORE DU DOMAINE DE LA RECHERCHE
La valeur prédictive des modifications du gène P53 suppresseur de tumeur, du récepteur de facteur épidermique de croissance (EGFR), ainsi que l'étude de la densité des microvaisseaux qui alimentent et fournissent de l'oxygène à la tumeur, sont en cours d'étude et ne sont pas encore validés.
Plus récemment, une mutation activatrice de FGFR2 a été retrouvée dans près de 15 % des cancers de l’endomètre, rendant le récepteur plus affin au FGF ou bien lui permettant de s’activer même en l’absence de ligand.
Un dernier paramètre, le grade histologique...
GRADE G1 Bas grade |
GRADE G2 Bas grade |
GRADE G3 Haut grade |
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LA PRÉSENCE DE RÉCEPTEURS HORMONAUX
LES RÉCEPTEURS HORMONAUX
Ce sont des structures (protéines) chargées de transmettre les informations de l'extérieur de la cellule vers l'intérieur (noyau) pour commander la synthèse de protéines. Ils sont spécifiques et ne reconnaissent qu'une seule substance qui circule dans le sang comme, par exemple, une hormone.
Les cellules normales de l’endomètre ont des récepteurs qui reconnaissent les deux hormones sexuelles que sont les œstrogènes et la progestérone. Ces deux hormones jouent un rôle important dans le développement et la croissance de l’endomètre durant le cycle menstruel et durant la grossesse.
EN CAS DE CANCER DE L'ENDOMÈTRE
L'expression des récepteurs
Lorsqu'une cellule devient cancéreuse, elle peut garder des récepteurs fonctionnels (en état de marche) aux œstrogènes et à la progestérone. Dans ce cas, les hormones naturelles de la patiente peuvent, en théorie, continuer à stimuler la croissance des cellules cancéreuses.
Les implications...
Les cancers de l'endomètre de type 1, à l'opposé des type 2, contiennent des récepteurs œstrogène et/ou à la progestérone. Ils dépendent de ces hormones pour se développer.
La recherche de récepteurs hormonaux constitue donc une étape importante dans l'évaluation du cancer de l’utérus. Cette recherche est effectuée sur le prélèvement effectué lors de la biopsie ou du traitement chirurgical initial.
Les thérapies hormonales qui empêchent la production d'œstrogènes ou qui bloquent leur action peuvent ralentir le développement de ces cancers.
Mise à jour
5 juin 2023