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Constitutionnels

L’âge

Le cancer épithélial de l’ovaire est rare chez la jeune femme mais le risque s’accroît après la ménopause et augmente avec l’âge. L'âge moyen de diagnostic est 60 ans. La moitié des cancers de l’ovaire sont détectés chez la femme de plus de 65 ans.

Environ 10 % des cas surviennent dans le contexte d’une prédisposition génétique...

DES CAS DANS LA FAMILLE…

Une hérédité est retrouvée dans 15 à 25 % des cancers de l’ovaire de haut grade.
Dans ce cas, la maladie apparaît en moyenne dix ans plus tôt, souvent avant 50 ans. De fait, environ 15 % des cancers de l’ovaire chez la femme âgée de 30 à 39 ans ont des causes génétiques alors que c’est le cas de moins de 7 % chez les femmes âgées de 50 à 59 ans.

Une femme peut hériter d’un risque accru de cancer de l’ovaire de ses parents, du côté du père ou de la mère...
Le risque est plus grand chez les femmes dont un parent du premier degré (mère, sœur ou fille) a, ou a eu, jeune, un cancer de l’ovaire, ou a développé un cancer du sein.
Le risque est moins augmenté si un parent du premier degré a présenté un cancer du côlon ou du pancréas.

LES SYNDROMES DE PRÉDISPOSITION

Les deux grands syndromes de prédisposition aux adénocarcinomes de l’ovaire correspondent aux formes héréditaires de cancers du sein et de l’ovaire associées à une mutation constitutionnelle des gènes BRCA1 ou BRCA2 (BRC = BRreast Cancer) et au cancer colorectal familial sans polypose (HNPCC pour hereditary non polyposis colorectal cancer) ou syndrome de Lynch associé à une mutation constitutionnelle délétère d’un gène MMR (MisMatch Repair) : MLH1, MSH2, MSH6 et PMS2 qui contribue à la réparation de l'ADN et les mutation affectant les gènes suppresseurs de tumeur (BARD1, BRIP1, CHEK2 et TP53)

EN CAS DE MUTATION DE CERTAINS GÈNES

BRCA

Il y a plus de 30 ans, Mary-Claire King chercheuse américaine née en 1946 de l'université de Berkeley, publiait dans Science (1990;250:1684–89) sur un gène, localisé sur le bras long du chromosome 17q21. Le gène BRCA1 a été le premier gène de prédisposition aux cancers du sein. Ce gène est impliqué dans les processus de réparation de l'ADN.
Les altérations constitutionnelles des gènes BRCA1/2 sont transmises de façon autosomale dominante. Il y a donc un risque sur deux qu’un parent transmette la mutation à son descendant. Dans la population générale, près de 1 sur 300 et 1 sur 800 individus sont porteurs de mutations des gènes BRCA1 et BRCA2, respectivement.

LA MUTATION BRCA

C'est fréquent en cas de cancer de l'ovaire...
La fréquence des mutations BRCA dans les cancers de l’ovaire, selon les études, varie de 19 à 31 %. De plus, le caractère constitutionnel de la majorité d’entre-elles (60 - 80 %) doivent faire discuter l'opportunité de proposer une consultation d’oncogénétique et des tests génétiques dans la famille.

Un facteur de risque prouvé...
Des études ont prouvé qu’un défaut héréditaire (mutation) dans les gènes BRCA1 et BRCA2 peut faire accroître le risque de cancer de l'ovaire et du sein. Ces patientes ont un risque accru de présenter un cancer du sein, de l’ovaire et des deux localisations à la fois. Le risque est beaucoup plus élevé en cas de mutation du gène BRCA1. De plus, les mutations BRCA1/2 augmentent également le risque de développer d’autres cancers.

Les conséquences de la mutation
Chez les patientes qui présentent une mutation du gène codant pour BRCA, protéine impliquée dans l'une des voies de réparation de l'ADN appelée "recombinaison homologue - RH) et nécessaire pour réparer les cassures double brin. 
Cette mutation de BRCA1 ou de BRCA2 , lorsqu'elle est germinale , mono-allélique , se retrouve donc dans toutes les cellules de l'organisme et confère un risque accru de cancer du sein et de l'ovaire au cours de la vie. 
Chez la patiente qui présente une mutation BRCA germinale et qui est atteinte de cancer de l'ovaire, le deuxième allèle a été perdu au cours de la cancérogenèse ovarienne, rendant la voie de réparation BRCA-dépendante totalement déficiente dans la tumeur. 
Il arrive que la patiente ne soit pas porteuse de mutation BRCA germinale transmissible, mais que la tumeur ovarienne soit mutée BRCA parce que les cellules tumorales ont perdu les 2 allèles de BRCA . Dans ce cas, on parle de mutation BRCA somatique.

EN PRATIQUE...

Une patiente présentant une mutation du gène BRCA1 à un risque d'environ 40 % de développer un cancer épithélial de l'ovaire vers 50 ans. Dans le cas d'une mutation BRCA2 , le risque est plus faible, de l'ordre de 10 % et la maladie apparait vers 55 ans.
Dans la plupart des cas, le risque peut-être détecté par des tests génétiques spécifiques qui peuvent être prescrit lors d'une consultation d'
oncogénétique.


LES AUTRES GENES

 

 

 

Mutation de gènes associés à un risque élevé de cancer de l’ovaire
  • BRCA1, BRCA2
  • RAD51C
  • RAD51D
  • MLH1, MSH2, MSH6, PMS2, EPCAM

 

Gènes BRCA1 & BRCA2

 

BRCA1 BRCA2

Régulation transcription
Contrôle cycle cellulaire
Ubiquitination protéique
Rôle dans réparation ADN via mécanisme de Recombinaison homologue
Reconnaissance et réparation lésions ADN : Cassures double brin

Rôle dans réparation ADN via mécanisme de Recombinaison homologue


 

Mutations et risque de cancer de l'ovaire

  1. Dans la population générale : cancer de l’ovaire : 0,9% à 74 ans
  2. Femmes porteuses d’une altération de BRCA1 : cancer de l’ovaire : 44% (36-53%) à 80 ans
  3. Femmes porteuses d’une altération de BRCA2 :  Cancer de l’ovaire : 17 % (11-25%) à 80 ans
  4. Femme porteuse d’une altération de PALB2 : cancer de l’ovaire : 5% (2-10%) à 80 ans

Indications de la recherche d'une mutation des gènes BRCA1 et BRCA2 et des autres

De nombreuses études on établi que des mutations affectant les gènes BRCA1, BRCA2 et PALB2 étaient associées à une augmentation du risque de développer un cancer du sein ou de l’ovaire.
Il est désormais fortement recommandé d’analyser les gènes BRCA1, BRCA2, PALB2, TP53, CDH1, PTEN, RAD51C, RAD51D, MLH1, MSH2, MSH6, PMS2 et EPCAM devant un contexte évocateur d’une prédisposition héréditaire aux cancers du sein ou de l’ovaire pour décider d'une éventuelle prophylaxie ou pour préciser le traitement.


 

 

Critères individuels Critères familiaux

Un cancer de l’ovaire et du sein
Un cancer de l’ovaire ≤ à 60 ans (à l’exclusion des adénocarcinomes de type mucineux, des tumeurs malignes non épithéliales et des tumeurs borderline)

Un cancer de l’ovaire avec (au moins) une apparentée au 1er degré (ou au 2nd degré lorsque l’apparenté faisant le lien est un homme) atteinte d’un cancer du sein, quels que soient les âges aux diagnostics

Une consultation d'oncogénétique peut vous être proposée...

 

Les critères actuels

Association d'un cancer du sein et de l’ovaire ou d'un cancer du sein avant 35 ans ou d'un cancer du sein chez un homme (probabilité de détection < 25 %)
Deux cas de cancers chez des apparentés au premier degré dont au moins un cancer de l’ovaire (probabilité de détection de 25 %)
Deux cas de cancers du sein, dont un masculin au premier degré
Deux cas de cancers du sein, dont un avant 40 ans au premier degré
Au moins 3 cas de cancers du sein ou de l'ovaire dans la même branche parentale premier ou second degré (probabilité de détection de 25 %)

 

VOS CRAINTES légitimes...

 

Je suis la seule de la famille, quel risque pour les autres femmes de la famille ?

Des femmes de ma famille ont eu un cancer de l'ovaire, s’agit-il d’un cancer héréditaire ?

Augmentation du risque : intérêt, mais non prouvé, d’une surveillance accrue par échographie

Possible en cas d’association avec un cancer colorectal familial sans polypose (HNPCC) ou une mutation du gène BRCA1 : prévoir une consultation d’oncogénétique

Mise à jour

17 mars 2023