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L'immunothérapie

Le principe

C’est une nouvelle approche du traitement des tumeurs du cerveau, en particulier des gliomes qui est actuellement en étude.
Ce type de traitement est basé sur la stimulation de la réponse du système immunitaire de telle manière que celui-ci puisse éliminer les cellules tumorales.

Les traitements en cours de développement

LE DCVAX-BRAIN™

C’est un tout nouveau vaccin thérapeutique à base de cellules dendritiques ciblant les cellules tumorales contenues dans les gliomes.
Les résultats, de ce vaccin très encourageants en matière de survie et de diminution des récidives.
Ce vaccin est actuellement homologué en Suisse. Il est en Phase 3 de développement dans les autres pays.

Cintredekine besudotox

Des chercheurs ont montré que le récepteur de interleukine-13 (IL-13), une cytokine impliquée dans les phénomènes de régulation immunologique, est surexprimé dans 60 à 80 % des gliomes.
Pour cibler cette cytokine, une protéine « chimérique » de fusion avec l’exotoxine d'une bactérie, le Pseudomonas « pe38 », à été créée.
C’est une cytotoxine dont le nom abrégé est « IL-13-pe38 ».
Cette molécule est active sur des modèles expérimentaux. Elle permet d’éliminer les cellules des gliomes.
Administrée directement dans la tumeur, cette nouvelle molécule ne semble pas modifier le cours de la maladie dans le traitement de certains gliomes avancés. Son développement a été arrêté.

Le TP-38 est aussi une protéine recombinante chimérique fabriquée à partir d'un facteur de croissance, le TGF-α (transforming growth factor α), un ligand du facteur de croissance épidermique (EGFR) et, aussi, la forme troquée de l'exotoxine d'une bactérie, le P. aeruginosa (PE).
Le cintredekin besudotox était en Phase 1/2 de développement.

LE COTARA

L'Iodine I131 derlotuximab biotine (131I-chTNT-1/B MAb) est un anticorps monoclonal chimérique radioactif spécifique pour l'ADN et le complexe histone H1 qui est exprimé dans les régions nécrotiques des gliomes.
Des premiers résultats favorables ont été publiés. Il est en Phase-III de développement.
Ce médicament est déjà homologué pour le traitement de certains cancers du poumon.

LES VIRUS GÉNÉTIQUEMENT MODIFIÉS

Le système le plus avancé en matière de développement utilise un adénovirus, le AV-HSV-tk, comme vecteur, c'est le sitimagene ceradenovec (Cerepro™). Son développement a été arrêté en Phase-III.

Autres options envisageables

IMMUNOTHÉRAPIE ADOPTIVE OU THÉRAPIE CELLULAIRE

La thérapie cellulaire consiste à transférer au patient un grand nombre de lymphocytes T habituellement autologues activés au préalable ex vivo contre une cible antigénique.
Une autre option consiste à introduire un récepteur T (TCR) ayant une forte affinité pour un complexe HLA/peptide tumoral donné. Cette approche est encore peu développée dans le contexte des gliomes.
Une autre approche alternative, dont le développement est plus avancé, consiste à construire un récepteur chimérique (chimeric antigen receptor [CAR] ) comprenant une partie du complexe T et un fragment d’un anticorps à la surface de la cellule T.

REMODELAGE DU MICRO-ENVIRONNEMENT TUMORAL

Un des obstacles majeurs à l’efficacité des immunothérapies réside dans le fait que les lymphocytes T cytotoxiques (CD8+) doivent exercer leur fonction dans un environnement où de nombreux facteurs induisent une forte immunosuppression locale.
Les gliomes secrètent des molécules immunosuppressives, induisent le recrutement de cellules immunosuppressives, secrètent des enzymes capables de priver les lymphocytes de nutriments essentiels. De plus, les gliomes induisent l’expression membranaire de molécules inhibitrices. Sur ces bases, les scientifiques ont créé des molécules pour faciliter le travail des lymphocytes, comme les anticorps anti-CD25 ou certaines chimiothérapies à faible dose dans le but de diminuer les cellules inhibitrices.

INHIBITEURS DES CHECKPOINTS

En bloquant l’action inhibitrice des checkpoints, les anticorps vont permettre d’intensifier l’activation des lymphocytes T ou leur fonction antitumorale effectrice.
Plusieurs anticorps sont en cours de développement dont l'efficacité est très variable.

LES OBSTACLES

Ils sont liés au cerveau lui-même où toute attaque auto-immune, même d’intensité mineure, pourrait avoir des conséquences fonctionnelles dans un espace confiné ne tolérant pas d’inflammation ou d’œdème.

Mise à jour

30 janvier 2024