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Le suivi

Pourquoi ?

LE CONTEXTE

Les traitements lourds de la maladie s’achèvent et vous poussez un « ouf » de soulagement et c’est bien naturel….  
Cependant, comme il est impossible d'assurer qu'aucune cellule cancéreuse ne subsiste dans l'organisme après les traitements, même si tous les signes de la maladie ont disparu, le spécialiste parlera de rémission et n'utilisera le terme guérison qu'après 5 à 7 ans de suivi. De ce fait, durant cette période, il est crucial pour vous d'être revu régulièrement en consultation.

LE SUIVI MÉDICAL

Qui ?
Le rôle de votre médecin traitant est essentiel. Il agira en coordination avec les autres spécialistes, notamment l’endocrinologue pour la détection d'une éventuelle l’hypocalcémie et pour l’adaptation du traitement hormonal substitutif ou freinateur. 

Comment ?
Les objectifs du suivi recherchés par votre médecin traitant et/ou les spécialistes sont multiples :

  • De détecter les récidives locales ou à distance qui, si elles apparaissent, le font dans plus de 80 % des cas dans les 5 ans suivant le traitement initial 
  • De rechercher les éventuels effets indésirables liés au traitement
    • Par le suivi de l'efficacité du traitement hormonal par le dosage régulier de la TSH
    • De suivre les conséquences du traitement par la lévothyroxine ;
    • D'adapter le traitement à une éventuelle hypocalcémie ;
    • De surveiller les éventuelles complications neurologiques postopératoires
       

 Au cours du suivi, les examens de dépistage d'éventuelles récidives vont de pair avec un soutien psychologique et social pour vous aider à faire face avec l’avenir. 

Les facteurs pronostiques reconnus de récidive...

  • La taille de la tumeur
  • La présence et l’étendue de l’extension extra-thyroïdienne
  • Les métastases ganglionnaires
  • Les emboles vasculaires
  • Le type histologique
  • La présence de métastases à distance
  • Les anomalies moléculaires de la tumeur

La surveillance

DE LA THYROGLOBULINE

Le taux de la thyroglobuline 
La concentration dans le sang de thyroglobuline doit être indétectable après thyroïdectomie complétée par l’administration d’une dose d’iode radioactif.
La production de thyroglobuline devient alors un marqueur précis car seules les cellules thyroïdiennes, saines et néoplasiques, produisent cette protéine. De fait, le médecin pourra suivre l’évolution de la maladie au travers des taux sanguins de thyroglobuline. Une concentration plasmatique élevée traduira une maladie persistante ou récidivante...

Obtenir un taux le plus bas possible...
C'est d'obtenir un taux de thyroglobuline la plus bas possible (< 1-2 ng /mL).
Une élévation de plus de 5 ng/mL) de son taux dans le sang peut signifier une récidive, au moins biologique, de la maladie.

LES AUTRES ÉLÉMENTS DU  BILAN STANDARD

Il comprend un dosage de thyroglobuline (avec ou sans stimulation par la rh-TSH) associé à une recherche d’anticorps anti-thyroglobuline ainsi qu'une échographie cervicale.

AU DELÀ DE 5 ANS

Le bilan standard est réalisé à une fois par an et comporte :

  • Un test sous freination de la TSH.
  • Un examen clinique
  • Une échographie cervicale
  • Le dosage de la TSH et de la thyroglobuline sérique


Une nouvelle scintigraphie dite "totocorporelle"  à l’iode 131 ne sera réalisée qu'en cas d’élévation de la thyroglobuline sérique sous thyroxine ou en cas de point d’appel clinique ou morphologique de récidive.

Les visites de suivi

LE RYTHME DE CONSULTATIONS

Les visites sont rapprochées au début, tous les trimestres, puis s’espacent au cours du temps pour devenir semestrielles pendant 2 ans puis tous les ans à vie, étant donné l'évolution très lente des cancers thyroïdiens et les récidives tardives possibles.

LES OBJECTIFS

Elles ont pour objectif de vérifier que vous êtes en rémission complète, c’est-à-dire, que les examens ne détectent plus de tissu thyroïdien et/ou de tissu tumoral résiduel.

Pour les cancers vésiculaires et papillaires, la consultation de suivi a pour but de détecter le plus précocement possible les rechutes de la maladie et de vérifier l’adaptation de l’hormonothérapie, notamment la freination de la TSH.

LE PREMIER BILAN

Il intervient habituellement à 3 mois chez les patients ayant eu thyroïdectomie totale et radiothérapie interne à l’iode-131.
Ce bilan comprend le dosage de la TSH, de la thyroglobuline (Tg) et des anticorps antithyroglobuline (Ac anti-Tg), mais aussi le dosage de T3 libre.

Tout se passe bien, ce qui vous attend....

Chirurgie

6 semaines
Dose ablative I131

Scinti post-I131 normale

3 mois
Dosages : TSH,TG,anti-TG sous

9 mois
Dosage TG sous Thyrogen + échographie ± Chirurgie complémentaire

Bilan négatif

Annuellement : dosages T4l,TSH,TG,anti-TGA

Le test au Thyrogen au sixième mois

L'OBJECTIF

En l’absence de foyer fixant sur la scintigraphie, effectuée au décours de la radiothérapie à l’iode 131 postopératoire, on vérifie, 6 mois plus tard, en ambulatoire, la destruction du reliquat thyroïdien.

LES MODALITÉS

Comment ?
Afin de stimuler la capture de l’iode 131 par les cellules thyroïdiennes résiduelles, il est nécessaire d'arrêter le traitement substitutif par hormones thyroïdiennes un certain nombre de semaines avant de passer la scintigraphie à l’iode 131. L’hypothyroïdie importante consécutive est très incommodante pour les patients. L'utilisation du Thyrogen TM qui est de la thyrotrophine alpha (thyréostimuline humaine - TSH) permet de passer cet examen sans avoir à cesser les hormones thyroïdiennes et à subir les effets incommodants de l’hypothyroïdie.

Le bilan simplifié sous Thyrogen™

  • J 1 et J2 : injection IM de Thyrogen™ 0,9 mg par infirmière,
  • J 5 : dosage de la thyroglobuline, test de surcharge, TSH, échographie cervicale, dosage de la calcémie si une hypoparathyroïdie est connue ou suspectée, consultation avec le spécialiste.

 

Le bilan isotopique sous Thyrogen™

  • J 1 et J2 : injection de Thyrogen™ 0,9 mg par infirmière,
  • J3 : échographie et administration d'une dose traceuse de 4 mCi d'iode 131 (3 mCi en défreinage classique) - vous devrez être à jeun de solides pour cette prise et ne manger que 2 heures après
  • J4 : examen scintigraphique à 24 h.
  • J5 : examen scintigraphique à 48 h, examens biologiques (dosages de la thyroglobuline, de la TSH, de l'iodémie totale, test de surcharge, calcémie en cas d'hypo-parathyroidie) et consultation avec le spécialiste.

Un bilan normal de suivi...

Contenu d'un bilan normal

Examen clinique normal
Iodémie totale < 3 µg/l en défreinage est tolérée avec un chiffre plus élevée sous Thyrogen™ puisque les hormones thyroïdiennes ne sont pas arrêtées
TSH > 30 µU/ml en défreinage ou à J3 après la première injection de Thyrogen™· 
Thyroglobuline < 0.15 ng/ml en défreinage ou à J5 après Thyrogen™·
Test de surcharge > 60 %
Pas de fixation isotopique anormale : carte blanche
Échographie cervicale : pas de signe de récidive locale ni ganglionnaire
Calcémie (éventuelle) normalisée sous traitement substitutif de l’hypoparathyroïdie.

 

 

CAS PARTICULIERS

En cas d’une thyroïdectomie totale suivie d’une « totalisation » par l'iode 131
Dans ces conditions, la surveillance est essentiellement clinique et biologique. De manière générale, elle comprend :

  • Un examen clinique de la région cervicale,
  • Un dosage des hormones thyroïdiennes et de la « TSH » qui doivent demeurer « indosables »,
  • Un dosage de la thyroglobuline dont la valeur doit être effondrée.

 

En cas de thyroïdectomie partielle
La surveillance clinique et hormonale est identique mais l'élévation du taux de thyroglobuline est moins sensible et la scintigraphie à l'iode n'est pas utilisable.

Pour les cancers médullaires de la thyroïde
Le suivi, pour vous, consiste en un bilan comprenant :

  • Un examen clinique régulier
  • Dosage des marqueurs tumoraux : « ACE » (Antigène Carcino-Embryonnaire) et de la calcitonine.

 

L'existence de formes familiales, dans environ 20 % des cas, nécessite la réalisation systématique d'une enquête familiale avec dosages, chez les collatéraux et les descendants, de la calcitonine de base et sous Pentagastrine™.

Optimiser le traitement substitutif : signes d’un mauvais équilibre thyroïdien...

HYPOTHYROÏDIE 

HYPERTHYROÏDIE

Un cœur qui bat lentement
Une sensation de faiblesse musculaire et lassitude
Une sensibilité au froid accrue
Un gonflement et épaississement de la peau (faux œdèmes)
Des facultés mentales ralenties et une mémoire affaiblie
Une constipation rebelle au traitement

Un cœur qui bat vite : tachycardie
Un tremblement
Une impression de faiblesse musculaire
Un amaigrissement malgré un appétit accru
Une agitation, de l’anxiété et des insomnies
Une transpiration abondante
Une intolérance à la chaleur
De la diarrhée
Un changement d’aspect des yeux : exophtalmie 

 

Dans aucun, ne modifiez pas, de vous même, votre traitement hormonal car il a deux objectifs : votre confort physique et surtout la prévention des rechutes de la maladie !

VOUS DÉSIREZ AVOIR UN ENFANT…

L'irradiation par l'iode-131 est une méthode de traitement fréquemment utilisée qui est particulièrement efficace pour l’éradication des tumeurs thyroïdiennes métastasées. Il n'existe pas de conséquences de cette irradiation qui n'est pas associée à des troubles de la fertilité ou d'une d'augmentation du nombre d'accouchements prématurés.
Cependant, il est indispensable que vous ayez une contraception efficace lors du traitement puis pendant une durée de un an pour une femme et six mois pour un homme.
La grossesse chez une femme ayant eu un cancer thyroïdien ne pose pas de problème majeur. Il est toutefois recommandé d’attendre 1 an après un traitement par l’iode 131 avant d’envisager une grossesse. Dans ces conditions, il ne semble pas exister de risque, notamment génétique, pour le fœtus.

Vous avez toutes chances de guérir...

Battez-vous !
Le suivi est un contrainte mai est très important… soyez rigoureux
Les résultats sont bons : une fois passé le bilan de suivi n’y pensez plus jusqu’au prochain !

Le droit à l'oubli

UNE BONNE NOUVELLE !

Enfin, les nouvelles règles en matière de "droit à l'oubli" vous permettrons l’accès à l’assurance à des conditions d’acceptation sans surprime ni exclusion si elles répondent aux critères ci-dessous :

  1. Papillaire/vésiculaire, < 45 ans au diagnostic, stade I au bout de 3 ans
  2. Papillaire/vésiculaire > 45 ans au diagnostic, stade I ou II au bout de 3 ans
  3. Papillaire/vésiculaire > 45 ans au diagnostic, stade III au bout de 8 ans

Pour vous aider...

 

@ Allez visiter le site Internet Vivre sans thyroïde qui vous fournira beaucoup d(informations complémentaires sur ce cancer.
 

Mise à jour

11 octobre 2021