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La radiothérapie

Une option rarement utilisable...

LE PRINCIPE

La radiothérapie est l'utilisation de rayons à haute énergie pour détruire les cellules cancéreuses et les empêcher de se multiplier. Comme la chirurgie, c'est un traitement local car l'irradiation ne peut toucher que les cellules cancéreuses dans la zone traitée. Il existe plusieurs types de radiothérapie.
La radiothérapie de conformation est une technique qui consiste à faire correspondre le plus précisément possible, c'est-à-dire " conformer ", le volume sur lequel les rayons vont être dirigés au volume réel de la tumeur.
Grâce aux progrès techniques, à l’informatique moderne, aux reconstructions d’images en trois dimensions, il est désormais possible d’irradier avec une très grande précision des tumeurs de formes complexes.
La radiothérapie conformationnelle consiste à délimiter le volume-cible au plus près, de façon à n’irradier qu’au minimum les tissus sains alentour. Ceci suppose un repérage du « volume-cible », le plus souvent par scanner, puis l’établissement d’un plan de traitement adapté à l’anatomie et aux caractéristiques du patient.

DANS LE CAS DU CANCER DU PANCRÉAS

Globalement
La difficulté d'utiliser la radiothérapie sur le pancréas réside dans le fait qu’il s’agit d’un organe profond et que le radiothérapeute ne peut pas toujours utiliser les fortes doses. Ceci explique que l'irradiation doit être planifiée de manière conformationnelle en trois dimensions.
Une technique dite "isocentrique" est recommandée.
La "balistique" doit comprendre plus de deux faisceaux.
Des caches personnalisés ou réalisés grâce à un collimateur multilame permettent de réduire la dose reçue par les tissus sains et les organes à risque. L’angle des faisceaux doit être choisi afin de minimiser la dose reçue par les organes à risque. Tous les faisceaux doivent être traités chaque jour.

La dose habituelle est de 50 Gy au point ICRU ( International Commission on Radiation Units and Measurements ) en situation adjuvante et d’environ 55 Gy en situation localement évoluée.
Un fractionnement de 1,8 à 2 Gy par séance, à raison de cinq séances par semaine, est recommandé.

La radiothérapie stéréotaxique
C'est une technique d’irradiation très précise, avec contrôle de la cible et de ses mouvements, permettant de délivrer de fortes doses par fraction (dose unique ou hypo-fractionnement) dans la tumeur, en limitant la dose dans les organes à risque.
C'est une nouvelle option émergente pour le traitement du cancer du pancréas localement évolué. La plupart des études montrent un taux de contrôle local d’environ 75 % pour des doses de 5 à 7.5 Gy en 5 séances.
Le duodénum est l’organe à risque limitant la dose administrée par cette technique.


 

 

@ Pour en savoir plus, cliquez ici, sur « Radiothérapie ».

Les différentes modalités d'utilisation

EN TRAITEMENT ADJUVANT

Dans ce cas, la radiothérapie est administrée après l'intervention. Son objectif est de détruire toutes les cellules cancéreuses pouvant rester dans la zone opérée.
Dans le cas d’une pancréatectomie totale, la radiothérapie est parfois indiquée pour diminuer le plus possible le risque de récidive car celle-ci se fait le plus souvent au niveau de la zone opérée.

Si vous ne suivez pas de chimiothérapie, la radiothérapie commence dès la cicatrisation de la plaie, habituellement dans les huit semaines suivant l'intervention chirurgicale. On recommande de ne pas commencer la radiothérapie plus tard que la 12 ème semaine après l'intervention chirurgicale, même si rien ne le prouve scientifiquement. Si vous suivez une chimiothérapie, la plupart des centres recommandent d'attendre la fin de la chimiothérapie pour entreprendre une radiothérapie. Parfois cependant, les deux types de traitement sont administrés ensemble

EN TRAITEMENT NÉOADJUVANT

Cette modalité de traitement utilisée par certains centres. Dans ce cas, la radiothérapie est utilisée avant la chirurgie. Elle est utilisée pour faciliter l’acte chirurgical et détruire toutes les cellules cancéreuses disséminées localement.
Dans de rares cas qui seront discutés lors de la Réunion de Concertation Pluridisciplinaire, elle peut être proposée comme traitement de "clôture" après une chimiothérapie d'induction de 3 à 6 mois dans le cas d'une évolution tumorale agressive métastatique précoce et avec administration concomitante de capécitabine à visée radiosensibilisante.


EN TRAITEMENT PALLIATIF

Une radiothérapie peut vous êtes proposée pour d’améliorer les symptômes. Ainsi, la radiothérapie se montre utile pour diminuer les signes de jaunisse, calmer les douleurs causées par le cancer ou par des métastases osseuses.

En résumé, les modalités de la chimio-radiothérapie...

Dose totale de 45 à 50,4 Gy à raison de 5 fractions de 1,8 Gy par semaine
Chimiothérapie concomitante par capécitabine administrée pendant toute la durée de la radiothérapie, à la dose de 1650 mg/m²/ jour

 

Comment se déroule la séance ?

LA PROCÉDURE

Vous rencontrerez habituellement en consultation un médecin radiothérapeute qui vous examinera et vous expliquera votre traitement, la durée et le rythme des séances. Cette première consultation a pour but de définir précisément la région à irradier, les zones à protéger et la technique d’irradiation la mieux adaptée à votre cas. Pour cela, des clichés radiologiques seront réalisés grâce à un « simulateur », appareil possédant les mêmes caractéristiques techniques que le futur appareil de traitement. La zone à irradier sera repérée par des marques au feutre sur la peau (à ne pas effacer) ou par de petits points de tatouage de la taille d’une pointe de stylo (ces points de tatouages restent de manière permanente).
Cette étape de repérage dure 40 à 60 minutes.
Le traitement lui-même ne débutera que plusieurs jours après, des calculs étant nécessaires.
Pour préciser encore les régions à irradier et celles à éviter, un « scanner-radiothérapie » peut vous être proposé, avant, pendant ou après le centrage.

LE TRAITEMENT

Vous serez placé sur la table d'irradiation de la même façon que vous étiez placé lors de la simulation. Vous serez allongé sur le dos (décubitus dorsal), bras relevés et mains derrière la tête. Une contention sera assurée par des cales, la coque de mousse de polyuréthane réalisée lors des étapes préliminaires au traitement, un matelas thermoformé ou équivalent. Les repères de "balistique" (alignement, isocentre...) seront marqués sur vous et sur la contention.
Au cours de la séance, il faut respirer doucement et ne pas bouger.
La radiothérapie est habituellement réalisée 1 fois par jour, tous les jours sauf le week-end. Sa durée standard est de 6 semaines. Le rythme et la durée du traitement, déterminés par le radiothérapeute, doivent être respectés. La durée d'une séance d'irradiation est d'environ 15 minutes. L'irradiation est inodore, invisible, incolore et indolore.
Durant le traitement, vous êtes constamment surveillé à l'aide d'une caméra de télévision et en contact avec l'infirmier(e) par un interphone. La séance peut être interrompue à tout moment si nécessaire. Les paramètres d'irradiation sont constamment contrôlés par un ordinateur. Des radiographies prises pendant la séance contrôlent également votre traitement. Chaque médecin qui vous a pris en charge assurera avec les infirmiers une surveillance clinique, demandera les prises de sang et les radiographies qu'il juge utiles.

QUELQUES CONSEILS PRATIQUES...

  1. Se laver quotidiennement en évitant les bains chauds et en privilégiant des douches tièdes et courtes avec utilisation d’un savon neutre non irritant
  2. Bannir le port des vêtements synthétiques serrés et leur préférer des vêtements amples en coton avec des sous-vêtements sans armature afin d’éviter l’irritation causée par la transpiration et la macération
  3. Observer de bonnes règles de photoprotection
  4. Prendre soin de la peau irradiée en évitant les traumatismes et les frottements. Le moment de l’hydratation quotidienne de la zone traitée doit être l’occasion de traquer une rougeur débutante et de la signaler au médecin
  5. Ne jamais appliquer de topiques locaux ou prendre des médicaments par voie orale sans l’aval du médecin traitant

 

Mise à jour

2 mai 2021