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Le suivi médical

IL EST TRES IMPORTANT DE VOUS FAIRE SUIVRE...

LE CONTEXTE
Les traitements lourds de la maladie s’achèvent. Vous poussez un « ouf » de soulagement et c’est bien naturel….
Comme il est impossible d'assurer qu'aucune cellule cancéreuse ne subsiste dans l'organisme après les traitements, même si tous les signes de la maladie ont disparu, le spécialiste parlera de rémission et n'utilisera le terme guérison qu'après 5 à 7 ans de suivi. De ce fait, durant cette période, il est crucial pour vous d'être revu régulièrement en consultation.

Les progrès thérapeutiques ont permis que beaucoup de femmes atteintes de cancer du sein soient guéries. Néanmoins, il peut parfois arriver que le cancer réapparaisse dans le même sein ou qu’un nouveau cancer fasse son apparition dans l'autre. Le cancer controlatéral est synchrone s’il est diagnostiqué en même temps (simultané ou dans les 6 mois qui suivent), ou métachrone s’il survient au-delà de ce délai.

CE QUE L'ON SAIT DE L'HISTOIRE NATURELLE DE LA MALADIE...
Les études épidémiologiques ont montré que le risque de rechute est surtout augmenté en cas d'une atteinte ganglionnaire (N1 et plus), d'une tumeur de grosse taille (T2 et plus) et d'un indice de prolifération Ki67 élevé.
Les cancers du sein ont un pic de récidive précoce les 5 premières années et un taux de récidive annuel constant par la suite qui semble plus important pour les patientes RH+ve que les patientes RH-ve. Il cependant important de savoir que :

  1. Tout type de récidive, locale, loco-régionale ou métastatique augmente le risque d'évolution non favorable
  2. Les deux tiers des récidives sont métastatiques
  3. La récidive locorégionale augmente le risque de mortalité de façon moins importante que les récidives métastatiques

 

En cas de récidive, tout n'est pas perdu car il existe maintenant des traitements très efficaces dans cette situation

Se rappeler...

Les rechutes apparaissent essentiellement durant les 5 premières années.
Les rechutes tardives sont rares :  10 % des cas à 10 ans pour les patients n’ayant jamais rechuté et à 17 % à 15 ans.

Plus de 60 % de rechutes sont symptomatiques

Tout symptôme qui persiste : douleur nouvelle, toux, sensation de fatigue, perte d'appétit, etc.
La découverte d'une masse dans un ou l'autre sein
Des modifications d’aspect de la cicatrice de l'intervention
Des picotements ou des engourdissements dans le bras ou la main, …..

Surveillez votre poids et faites de l'exercice physique !

Pendant le traitement, il est recommandé d’éviter la prise de poids si votre poids était normal ou si vous étiez en surcharge pondérale.
Après traitement, il est recommandé de maintenir ou d’atteindre un poids « normal ». Il est recommandé de limiter les aliments riches en matières grasses et de privilégier les aliments riches en fibres.

La consommation de compléments alimentaires à base de vitamine C, en l’absence de précision sur les quantités, les durées, la temporalité par rapport aux traitements et les possibles interactions délétères avec les traitements, sa consommation est déconseillée en l’absence d’indication médicale.

La surveillance est essentiellement clinique tous les 4 à 6 mois jusqu’à 5 ans puis 1 fois/an à vie.

LE RYTHME DES CONSULTATIONS
Au terme du traitement, il est donc très important de continuer à programmer des consultations de suivi médical. Vous établirez, avec vos médecins, un calendrier de soins. En général, vous sera proposé, le calendrier des visites de suivi suivant : une première visite, 4 mois après la fin des traitements locorégionaux, avec une mammographie au 6ème mois, puis, tous les 6 mois pendant 5 ans, avec une mammographie par an. Ensuite, une seule visite par an car, malheureusement, dans de rares cas, il existe des récidives à 10, 15 ou 20 ans.

LA PREMIÈRE CONSULTATION APRÈS...
Elle vous permettra de discuter de problèmes et des effets secondaires du traitement et des moyens d’y palier. Cette visite vous aidera à trouver l'appui affectif ou social dont vous avez besoin. Vous pourrez, à cette occasion, parler de vos projets futurs, notamment professionnels, à l’équipe soignante.

QUELS EXAMENS ?
Ces examens permettront de faire le bilan après le traitement et serviront de point de repère pour établir des comparaisons si des changements se produisent par la suite.
Environ quatre à six mois après le traitement, lorsque l'inflammation du sein aura disparu, il est possible que votre médecin vous propose une mammographie et un examen médical.
Il  n’y  a  pas  d’indication  à  la  réalisation  systématique  d’autres examens d’imagerie.
On peut aussi vous proposer un dosage de CA 15-3 qui est un marqueur tumoral, si votre cancer le surexprime, pour suivre l’effet des traitements et diagnostiquer, précocement, une éventuelle récidive.
Pour les patientes traitées par tamoxifène, une échographie pelvienne annuelle est nécessaire du fait du risque de cancer de l’endomètre.
Si vous ne pratiquez pas déjà l'auto-examen des seins, vous voudrez peut-être apprendre à le faire à ce moment-là.
L’existence de certains symptômes ou de résultats d'examens de contrôle peuvent mériter des investigations supplémentaires pour s’assurer de l’absence de récidive. Ainsi, votre médecin peut être amené à vous prescrire une radiographie du thorax, un scanner ou une échographie abdominale, une scintigraphie osseuse ou une nouvelle biopsie du sein.

LES SECONDS CANCERS
Le risque de développer un second cancer du sein dans l'autre sein existe. L'augmentation du risque relatif est de l 'ordre de 2 fois. Ce risque est plus élevé si le cancer a été diagnostiqué avent 50 ans.

Ne pas oublier les vaccinations !

LES VACCINATIONS UTILES
Après une chimiothérapie, l'effet vaccinal est probablement légèrement moins efficace. Néanmoins, il est très utile de vous protéger contre les infections en vous faisant vacciner contre, la grippe, la COVID et le pneumocoque

LE CAS DES VACCINS VIVANTS OU ATTÉNUÉS
Les vaccins suivants sont contre-indiqués durant la chimiothérapie et pendant 6 mois suivant son arrêt :

  1. Rougeole, oreillons, rubéole, varicelle, zona
  2. Rotavirus
  3. Fièvre jaune
  4. Vaccin nasal antigrippal
  5. BCG

NE PAS PERDRE DE VUE...

La surveillance constitue un stress, une fois passée la visite confirmant que tout se passe bien, n’y pensez plus jusqu’à la visite suivante !
Dès la troisième année après le traitement, le risque de récidive devient faible car environ 85 %  des récidives ont lieu dans les 5 premières années.

Mise à jour

10 avril 2021