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Les tumeurs malignes

Des caractéristiques propres

L'ORIGINE

Les tumeurs malignes du sein seraient issues de la multiplication d’une seule cellule issue d’un composant normal du sein et devenue maligne. Ces cellules cancéreuses sont issues soit d'un canal (cancer de type canalaire) soit d'un lobule (cancer de type lobulaire).

LE SIEGE DE LA LESION

Le siège habituel des cancers du sein est le quadrant supéro- externe dans environ 40 % des cas, suivi de la région centrale. Les autres quadrants sont moins souvent atteints. Cette topographie s’explique par la quantité de tissu glandulaire toujours plus présent dans la partie centrale et supéro- externe.

SON ÉVOLUTION

Par rapport aux tumeurs bénignes, les cancers se présentent sous la forme d’une masse mal limitée avec des prolongements. C’est cette caractéristique qui est à l’origine du nom « cancer » qui veut dire « crabe » en latin.
Surtout le cancer se distingue par son évolution. Il augmente de volume de façon plus rapide qu’une tumeur bénigne. Non traité, le cancer se propage aux ganglions lymphatiques, aux organes de voisinage, ainsi qu’aux organes à distance.

L'évolution d'une tumeur

De 5 à 10 ans entre les premières cellules cancéreuses et la découverte d'une tumeur de 0,5 et 1,5 cm
Temps de doublement de taille d’une tumeur maligne : 3 mois
1 gramme de tumeur c'est déjà un milliard de cellules !

Quelques valeurs pour expliquer l'évolution de la maladie

 

Cancer du sein

Survie à 5 ans 
sans métastase
(%)

Survie à 5 ans 
avec métastase(s) (%)

Rechutes tardives à 
5 et 10 ans (%)

Temps de doublement de la tumeur primitive en jours

Doublement de volume jusqu’au diagnostic

Temps de passage à T1 lors du diagnostic (années)

Globalement

33

Récepteurs hormonaux RH+

99

19

13–34

111–398

10–36

Triple négatif

76

14

9

77–177

7–16

 

Klein, C.A. Cancer progression and the invisible phase of metastatic colonization. Nat Rev Cancer 20, 681–694 (2020)

Cancer du sein

LA DISSÉMINATION

LA DISSÈMINATION AU-DELÀ DU SEIN

L'évènement le plus fâcheux au cours de l'évolution d'un cancer du sein, est la survenue de métastases ou dissémination des cellules tumorales au-delà de la glande mammaire.

L'ATTEINTE DES GANGLIONS

Où ?
C’est surtout sous le bras (creux axillaire ou aisselle) que peuvent se retrouver, à la palpation, les ganglions, au cours de l’évolution de la maladie. Il est, aussi, fréquent de retrouver des petits ganglions dans l’aisselle sans que cela soit un signe de cancer. Même lorsque l’on palpe des ganglions de la taille d’une noisette (~1 cm) chez une femme atteinte d’un cancer du sein, ceux-ci peuvent ne pas être des ganglions cancéreux, mais seulement des ganglions inflammatoires. Seule l’analyse au microscope, du ou des ganglions, peut permettre de savoir s’ils sont touchés par le cancer. C’est pourquoi lors de l’intervention pour un cancer du sein, les ganglions axillaires sont enlevés (curage axillaire) et analysés.

Sa signification…
L’atteinte des ganglions lymphatiques signifie que certaines cellules cancéreuses ont eu la capacité de sortir de la glande mammaire pour former d'autres colonies tumorales en dehors du sein.
Il existe donc un risque que d'autres cellules aient suivi le même processus pour aller dans d'autres organes du corps. C'est pourquoi il est important de déterminer si le cancer du sein s'est étendu aux ganglions lymphatiques axillaires afin de mettre sur pied le meilleur traitement.

Quels sont ganglions concernés ?

Les ganglions du creux axillaire peuvent être palpés
La chaîne mammaire interne est derrière le sternum; elle ne peut pas être palpée
Le creux sus claviculaire peut être palpé, mais les ganglions y sont plus rarement retrouvés  

Les métastases

Elles se font par migration des cellules tumorales soit par les vaisseaux lymphatiques soit par les vaisseaux sanguins. Les organes le plus fréquemment touchés sont l'os, le cerveau, le foie et le poumon.

 

Le risque de métastase est plus élevé...
  • Pour les os : patientes avec récepteur hormonaux (HR+) et HER2+
  • Pour le cerveau : patientes présentant des sous-types HR-/HER2+
  • Pour le foie : patientes présentant des sous-types HR+/HER2+ et HR-/HER2+
  • Pour le poumon : patientes présentant un sous-type triple négatif





 

LES MÉTASTASES CÉRÉBRALES

C'EST RELATIVEMENT FREQUENT CE QUI IMPLIQUE DE LES RECHERCHER...

Lors du diagnostic de la maladie, au stade non métastatique, le risque de développer des métastases cérébrales est de 5  à 10 %. Dans un peu plus de 1 % des cas, elles inaugurent la maladie métastatique.

Les facteurs de risque
De nombreux travaux ont montré que le risque de développer des métastases cérébrales était plus élevé dans les cas suivants :

  • Le jeune âge (avant 40 ans)
  • Une atteinte ganglionnaire
  • Une tumeur de grade 3
  • Les tumeurs n’exprimant pas les récepteurs hormonaux
  • Le phénotype basal, triple négatif (HER2, non surexprimé, récepteurs des estrogènes et récepteurs de la progestérone négatifs non exprimés)
  • Les tumeurs exprimant HER2
  • L'existence d'une maladie extra-cérébrale étendue (plus de deux sites métastatiques)
     

Selon le type biomoléculaire de la maladie
Le risque est plus élevé pour les tumeurs exprimant HER2 (25 à 49 %) et les cancers dits "triple négatifs" (25 à 46 %).
Il est plus faible pour les tumeurs de type luminales  B (HER2 non surexprimé, récepteurs des estrogènes et de la progestérone exprimés, indice de prolifération élevé), 10 % et luminales A, de l'ordre de 7 %..

Le délai de survenue des métastases cérébrales par rapport au diagnostic initial
Il est différent pour les tumeurs respectivement triple négatives (28 mois), HER2 (36 mois), luminales B (47 mois) et luminales A (54 mois).

LE PRONOSTIC

Les durées médianes de survie, selon les données de la littérature, vont de 3 à 25 mois à partir du diagnostic de métastase(s) cérébrale(s) : 7,3 mois pour les tumeurs triples négatives, 18 mois pour les tumeurs exprimant HER2, 10 mois pour les tumeurs luminales A et 23 mois pour les tumeurs luminales B.

 

 

Mise à jour

29 juillet 2022