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Le dépistage & prévention

Un dépistage...

C'est l’examen d’individus asymptomatiques pour déterminer leur probabilité d’avoir la condition qui fait l’objet du dépistage.
Les personnes dont la probabilité d’être atteints par une pathologie pré-déterminée est suffisamment élevée sont ensuite soumis à des investigations diagnostiques complètes.
Les individus avec la condition sont alors traités.

Rappel de quelques définitions...

 

Incidence Prévalence

Nombre de nouveaux cas d’une pathologie, observé pendant une période et pour une population déterminées.

Un des critères les plus importants pour évaluer la fréquence et la vitesse d’apparition d’une pathologie.

Comptage tous les cas (nouveaux ou pas) à un moment donné

 

Vous avez dit dépistages ?

LES OBJECTIFS

Le but du dépistage est de permettre le diagnostic à un stade précoce d’un cancer asymptomatique qui, s’il n’était pas traité, entraînerait la survenue de symptômes ou le décès. 
 
LES DIFFÉRENTS TYPES DE DÉPISTAGES 

Le dépistage organisé 
C'est un examen proposé à la population générale définie seulement en terme de sexe et d’âge, sans symptôme ni facteur de risque particulier. Les critères sont présentés dans le tableau ci-dessous. 
En France, trois localisations de cancers font l’objet d’un dépistage organisé, le cancer du sein, depuis 1989, le cancer colorectal, depuis 2008 et le cancer du col de l'utérus, depuis 2020. 
 
Le dépistage individuel
C'est un dépistage à l’initiative du patient dès lors qu’il y a un symptôme ou un antécédent familial.  

Le dépistage ciblé ou sélectif (personnalisé)
Le dépistage ciblé peut s’appliquer aux patients présentant antécédents familiaux de cancers ; ces patients particuliers sont alors exclus du dépistage organisé et bénéficient d’un dépistage ciblé, comme par exemple: 
- L’utilisation de la coloscopie et non du test immunologique pour les patients à haut risque de cancer du côlon
- Une IRM mammaire et non mammographie chez les femmes avec mutations germinales de BRCA....

Les 10 critères OMS du dépistage organisé

  1. La maladie dépistée doit constituer une menace grave pour la santé publique (fréquence de la pathologie, gravité des cas…)
  2. Il doit exister un traitement d’efficacité démontrée
  3. Il faut disposer de moyens appropriés de diagnostic et de traitement
  4. La maladie doit être décelable pendant une phase de latence ou au début de la phase clinique
  5. Il existe un examen de dépistage efficace (fiable, reproductible) en conditions de dépistage (c’est-à-dire avec une plus faible prévalence de la maladie)
  6. Il faut que l’épreuve utilisée soit acceptable pour la population
  7. Il faut bien connaître l’histoire naturelle de la maladie
  8. Il faut que le choix des sujets qui recevront un traitement soit opéré selon des critères préétablis
  9. Il faut que le coût de la recherche des cas ne soit pas disproportionné par rapport au coût global des soins médicaux
  10. Il faut assurer la continuité d’actions dans la recherche des cas et non la considérer comme une opération exécutée « une fois pour toutes »

Evaluation d'un test de dépistage

LES CRITÈRES...

Les qualités d'un test de dépistage
La pertinence d'un examen de dépistage est évalué en termes de sensibilité et spécificité. La sensibilité et la spécificité sont des valeurs données par le fabriquant du test. Plus les valeurs sont proches de 1, meilleur est le test.
La valeur prédictive positive (VPP) est la probabilité que la maladie soit présente lorsque le test est positif.
La valeur prédictive négative (VPN) représente la probabilité que la maladie ne soit pas présente lorsque le test est négatif.

PROGRAMME DE DÉPISTAGE

Son intérêt, en termes individuels et de santé publique s'évalue différemment selon qu'il s'agit de détecter des états précancéreux ou des cancers.
S'il s'agit d'un dépistage d'états précancéreux, par exemple les lésions précancéreuses du col de l'utérus, la mesure de la pertinence du dépistage porte sur le nombre de cancers évités et le nombre de décès évités.
S'il s'agit d'un dépistage de cancers, par exemple, les cancers du sein ou du côlon, l'évaluation de l'intérêt du dépistage porte sur  le nombre de décès évités et le nombre d’années de vie gagnées

 

Qualités d'un test de dépistage

 Sensibilité
Capacité d’un test ou d’un examen à donner un résultat positif lorsque la maladie est présente.

Spécificité
Capacité d’un test ou d’un examen de donner un résultat négatif lorsqu'il n'y a pas de maladie.

Les dépistages ayant démontré une diminution de la mortalité...

COL DE L'UTERUS
Un frottis de dépistage réalisé tous les 3 ans réduit de plus de 90 % la mortalité cumulée entre 35 et 65 ans par cancer du col de l'utérus.

SEIN
Une mammographie de dépistage à partir de 50 ans réduit de 25 à 30 % la mortalité par cancer du sein.

CÔLON & RECTUM
La pratique d'un examen des selles à la recherche de pertes sanguines par la méthode immunologique réduit de 15 % la mortalité par cancer colorectal

Quelques dépistages organisés

 

Localisation

Population cible

Test de dépistage

Rythme

Col utérin

F 25-65 ans

Frottis cervico-vaginal (FCV)

Annuel puis /3 ans si normal 2 ans de suite

Sein

F > 50-74 ans

Mammographie

/ 2 ans

CCR

H et F 50-74 ans

Test immunologique

/ 2 ans

Prostate

H ≥ 50 ans ?

Dosage du PSA?

Non recommandé

 

Types de prévention

Prévention primaire

  • Éviter l'exposition à des agents cancérogènes
  • Adhésion à des modes de vie qui diminuent le risque ( ne pas fumer, ne pas trop boire d'alcool, ...)
  • Vaccination (HPV, HCV, HBV, ....)

Prévention secondaire

  •  Ralentir, bloquer ou inverser la progression de la cancérogenèse vers un cancer invasif (ex. biomarqueurs, ...) si possible avant même que la maladie se déclare 

Prévention tertiaire

  •  Exérèse ou suppression par d'autres moyens des lésions précancéreuses (ex. polypes adénomateux).

Les facteurs de risque modifiables...

En France, de l'ordre de 142 000 des nouveaux cas de cancers (41%) seraient attribuables à des facteurs de risque modifiables. Les principaux sont :
  • Le tabac (20%)
  • L'alcool (8%)
  • L'alimentation (5,4%)
  • Le surpoids/obésité (5,4%).
     
Le nombre de cas attribuables à ces facteurs de risque seraient le plus élevé pour les cancers du poumon (35 000 cas), du sein (20 000 cas), et colorectaux (19 000 cas). 
Les cancers du col de l’utérus et le sarcome de Kaposi seraient entièrement dépendants de facteurs de risque modifiables comme l'infection à Papillomavirus (HPV). Cette infection peut être prévenue par la vaccination applicable aux deux sexes.
 
@ Réf : Nombre et fractions de cancers attribuables au mode de vie et à l’environnement en France métropolitaine en 2015 : résultats principaux. Bull Epidémiol Hebd. 2018;(21):442-8.

12 façons de réduire votre risque de cancer en agissant sur les facteurs de risque modifiables...

 

Les 12 "commandements"
  1. Ne fumez pas. Ne consommez pas de tabac, sous quelque forme que ce soit
  2. Faites de votre domicile un environnement sans tabac. Soutenez des mesures d’interdiction de fumer sur votre lieu de travail
  3. Faites en sorte de garder un poids de forme
  4. Soyez physiquement actif/ve dans votre vie quotidienne. Évitez de rester assis/e trop longtemps
  5. Adoptez une alimentation saine
    • Consommez beaucoup de céréales complètes, de légumes secs, de légumes et de fruits
    • Limitez la consommation d’aliments très caloriques (riches en sucre ou en matières grasses) et évitez les boissons sucrées
    • Évitez de manger de la viande transformée (préparations carnées) ; limitez la viande rouge et les aliments riches en sel
  6. Limitez votre consommation – de tout type – d’alcool. Pour réduire le risque de cancer, il serait préférable de ne pas boire du tout d’alcool !
  7. Évitez une exposition excessive au soleil, surtout chez les enfants. Utilisez une protection solaire. N’utilisez pas d’appareils de bronzage
  8. Suivez les consignes de santé et de sécurité sur votre lieu de travail, pour vous protéger des substances cancérogènes
  9. Renseignez-vous pour savoir si vous êtes exposé/e à des émissions élevées de gaz radon à votre domicile. Si tel est le cas, prenez des mesures pour réduire ces émissions
  10. Pour les femmes
  11. Allaiter réduit votre risque de cancer. Si possible, allaitez votre(vos) enfant(s)
  12. Les traitements hormonaux substitutifs de la ménopause (THS) augmentent le risque de développer certains cancers. Limitez ces traitements
  13. Faites participer vos enfants aux programmes de vaccination contre
    • L’hépatite B (chez les nouveau-nés)
    • Le virus du papillome humain (VPH) (chez les jeunes filles et maintenant les jeunes garçons)
  14. Participez aux programmes de dépistages organisés du
    • Cancer colorectal (hommes et femmes)
    • Cancer du sein (femmes)
    • Cancer du col de l’utérus (femmes)

Certains facteurs peuvent contribuer à réduire le risque de cancers...

L’activité physique, la consommation de fruits et de légumes, de fibres alimentaires et de produits laitiers s’avèrent bénéfiques vis-à-vis de certains cancers.
Ceci est résumé dans le tableau ci-dessous tiré du rapport de l'INCa "Nutrition et prévention primaire des cancers : actualisation des données" de 2015.

 

Facteur protecteur 
(rapport INCa)
Localisation des cancer diminués
Activité physique Sein, côlon, endomètre, poumon
Allaitement Sein
Fibres alimentaires Côlon et rectum
Fruits & légumes Cavité buccale, pharynx, larynx, œsophage, estomac, poumon
Produits laitiers Côlon et rectum

 

Mise à jour

7 mai 2020